Migrants : la police grecque accusée d’avoir fait usage de grenades lacrymogènes mortelles

La police anti-émeute grecque déployée à la frontière gréco-turque aurait fait usage de grenades lacrymogènes  « potentiellement mortelles » pour empêcher l’entrée de milliers de migrants, a indiqué jeudi le site d’investigation Bellingcat.

Des photos et vidéos publiées sur des réseaux sociaux, montrent que « les services de sécurité grecs auraient fait usage de gaz lacrymogènes similaires à ceux qui avaient fait des blessés graves et des morts parmi les nombreux manifestants en Irak », a affirmé le site d’investigation Bellingcat. « Contrairement aux gaz lacrymogènes qui ont une portée limitée, ces munitions (…) ont une énergie cinétique plus importante par rapport aux gaz lacrymogènes normaux » a-t-il ajouté.

Danger mortel

Le danger mortel évoqué par le site d’information concerne le projectile utilisé pour les diffuser : une imposante ogive métallique d’une dizaine de centimètres, au bout pointu et pouvant être propulsée à grande distance. Bellingcat a publié une photo qui montre un homme casqué derrière un policier anti-émeutes grecque, en train de charger ce genre de grenade dans un lanceur.

La Turquie a accusé mercredi la Grèce d’avoir ouvert le feu contre des migrants et tué deux migrants à la frontière gréco-turque. Athènes a aussitôt démenti ces allégations les qualifiant de « fake news ». Le ministre adjoint grec à l’Immigration Georges Koumoutsakos a indiqué mercredi qu’il n’y avait pas eu de tirs à balles réelles contre des migrants, soulignant que c’étaient « probablement des balles en caoutchouc », qui avaient été utilisées par les forces grecques.

Selon le gouvernement grec, 35.000 tentatives d’entrée ont été empêchées les derniers cinq jours.

EPJT avec AFP