C’est une première pour Netflix. Queen Sono sera la première série originale entièrement produite en Afrique de la plateforme qui cherche à conquérir de nouveaux abonnés.
Lancée vendredi 28 février, la série de six épisodes met en avant la vie d’une espionne sud-africaine. Pour élargir leur cible d’abonnés, Netflix a misé sur le marché africain. Elle comptait alors jusque-là sur des acquisitions. Depuis 2016, Netflix a acheté plusieurs films nigérians issus de « Nollywood» ou des séries comme Shadow. Elle se lance cette fois dans la production de son propre contenu en Afrique.
L’Afrique du sud à l’honneur
Queen Sono met à l’honneur une femme incarnée par l’actrice sud-africaine Pearl Thusi. La série a été réalisée par le comédien et réalisateur sud-africain, Kagiso Lediga. L’Afrique est donc mise à l’honneur avec des scènes tournées au Kenya ou au Nigéria. Les dialogues intègrent les multiples langues du continent et la bande-son a été confiée à des artistes locaux. Il ne s’agirait pas de la seule expérience pour Netflix qui compte multiplier les séries Made in Africa. Netflix a déjà annoncé Blood & Water, une série sud-africaine. Un dessin animé devrait également voir le jour autour de quatre super héroïnes dans une Zambie futuriste.
Un marché rentable
D’ici 2025, les revenus issus de la vidéo à la demande devraient être multipliés par six en Afrique. Netflix compte sur 5 millions d’abonnés africains d’ici 2023. Cependant, le manque d’accès à internet et le coût élevé des données mobiles laisse une marge à la plateforme qui travaille avec des diffuseurs locaux pour rendre accessible leur contenu. Une conquête de marché qui agace les entreprises déjà installées sur le territoire. La compagnie sud-africaine Multichoice par exemple, voit le nombre de ses abonnés dégringoler, et le président de sa maison mère, Koos Bekker a confirmé :« La plus grande menace pour notre activité, ce n’est pas une compagnie locale, c’est Netflix.»
Lise Lacombe