Le journal La Marseillaise, en redressement judiciaire, a obtenu mercredi un avis favorable du procureur du tribunal de commerce de Marseille à la poursuite de sa période d’observation qui se terminera le 28 mai.
« La dynamique est là, nous avons bon espoir », a réagi après l’audience, Audrey Garino, la directrice de ce journal né en 1943 et en redressement judiciaire depuis novembre 2016. « Mais le combat n’est pas terminé, ce journal c’est la prunelle de nos yeux », a averti le président de l’association des Amis de La Marseillaise. Le tribunal de commerce a mis en délibéré au 15 mars sa décision concernant le titre de presse.
Le journal, communiste pur et dur à ses débuts avant de s’ouvrir à la fin des années 90, avait déjà été placé une première fois en redressement judiciaire en novembre 2014, jusqu’à son rachat en avril 2015 par les éditions des Fédérés, dirigées par le député communiste des Bouches-du-Rhône Pierre Dharéville.
Dans le cadre du plan de redressement détaillé devant le tribunal mercredi, La Marseillaise a mis en avant la recapitalisation de l’entreprise, avec 700.000 euros du groupe Media, spécialisé dans la communication des entreprises et des collectivités, 300.000 euros du promoteur immobilier Quartus qui s’est adossé à Nice Matin et 70.000 euros des Amis de la Marseillaise qui avaient déjà mis 600.000 euros au pot.
Mais l’arrivée de Quartus, qui a repris le contrat de crédit bail des éditions des Fédérés sur le siège du journal, situé au cœur de Marseille, fait grincer quelques dents. « Les Fédérés versaient 48.000 euros par trimestre dans le cadre de ce contrat, mais nous étions propriétaires. Maintenant nous ne verserons plus qu’un loyer de 60.000 euros par an à Quartus, mais nous ne sommes plus chez nous », a regretté Jean-Marie Dinh, journaliste à La Marseillaise et délégué SNJ-CGT, à l’AFP. « Pourtant ce bâtiment vaut 6 ou 7 millions d’euros », assure-t-il.
L’arrivée de Nice Matin au capital, à hauteur de 25%, via Quartus, fait également peur: « Nous avons fait entrer le loup dans la bergerie », regrette M. Dinh, craignant « une future vente à la découpe » pour ne conserver que les événements rentables de La Marseillaise, comme le Mondial de la pétanque ou le Grand Prix cycliste.
Avec AFP