Une baleine à bosse longue de 7 à 10 mètres qui était coincée depuis jeudi matin dans l’estuaire de la Rance (Ille-et-Vilaine) a réussi vendredi à franchir le barrage séparant le fleuve de la mer, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Elle est passée, elle est passée! », se sont écriés joyeusement plusieurs dizaines de curieux qui se trouvaient sur le barrage de l’usine marémotrice de la Rance, en apercevant l’animal du côté de l’océan. La baleine semblait à présent faire route vers le large. Le cétacé avait été aperçu dans la Rance jeudi vers 10H00. Il était entré dans le fleuve en profitant de l’ouverture d’une vanne de l’usine marémotrice et peinait à retrouver son chemin vers la haute mer malgré l’intervention d’associations de protection de la nature et plusieurs réouvertures du barrage durant la journée de jeudi.
Vendredi, à la faveur de la marée descendante, il avait été décidé d’ouvrir toutes les vannes de l’usine marémotrice, exceptionnellement mise à l’arrêt. « Le principal problème c’est le différentiel de niveau entre la Rance et la mer. Donc depuis ce matin (vendredi) 09H00, on a ouvert en grand toutes les vannes de l’usine marémotrice », six au total mesurant chacune 10 mètres de large pour 15 m de haut, afin que l’animal puisse repasser par où il est venu, a expliqué à l’AFP Thierry Buanic, président de l’association naturaliste Al Lark qui coordonne l’opération. « La priorité absolue, c’est de faire sortir la baleine de l’estuaire », soulignait-il.
« On a complètement arrêté l’usine depuis hier (jeudi) 11H00 et on met en place des mesures exceptionnelles pour adapter l’exploitation et permettre à la baleine de repartir vers le large le plus rapidement possible (…) Toutes les vannes sont ouvertes, l’écluse également », a dit à l’AFP le directeur de l’usine marémotrice, Jean-Marie Loaec. L’usine marémotrice de la Rance « produit 12% de l’électricité en Bretagne, c’est une production significative mais depuis hier, la priorité c’est le passage de la baleine », a-t-il estimé. S’il arrive que des dauphins de 2 ou 3 mètres de long s’engagent dans le fleuve, c’est en revanche la première fois qu’une baleine à bosse s’y fourvoie depuis la mise en service de l’usine marémotrice en 1966.