Pétrole : la Russie baisse sa production, les prix augmentent

Le vice-Premier ministre chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, a annoncé ce vendredi 10 février que la Russie allait baisser en mars sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour, ce qui a entraîné une hausse des cours du brut.

Alexandre Novak, vice-Premier ministre chargé de l’Énergie russe, le 13 octobre 2022.

“Nous ne vendrons pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du +prix plafond” a précisé M. Novak aux agences de presse russes. 

Cette décision intervient alors que Moscou est frappé depuis décembre 2022 par la mise en place d’un prix plafond sur son brut par le G7, l’Union européenne et l’Australie. Ces mesures visent notamment les produits pétroliers raffinés depuis début février. 

Cette réduction viendra s’ajouter à la décision de limiter la production de deux millions de barils par jour de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (Opep+), qui associe la Russie à l’Arabie saoudite et à des dizaines d’autres producteurs. 

Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, « il y a eu des conversations avec un certain nombre de membres de l’Opep+ » avant l’annonce de Moscou.

Des délégués d’autres membres de l’Opep+ ont affirmé à l’agence Bloomberg qu’ils ne compenseraient pas la baisse de la production russe.

Le pétrole brut manque, le cours de l’or noir afflue

A Londres, le Brent, référence européenne du pétrole, grimpait en milieu de journée de 2,49% à 86,60 dollars, tandis que le WTI américain prenait 2,41% à 79,93 dollars.

« Il y a peu de temps encore, la Russie arrivait à compenser la perte de ses ventes à l’Occident par des achats venus d’Asie, particulièrement de Chine et d’Inde », rappelle Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

« Cependant, les limitations des prix ont forcé la Russie à vendre sa production à un prix beaucoup plus bas », ce qui peut expliquer sa volonté de doper le marché, ajoute l’analyste. Malgré l’affirmation de Moscou d’une « décision unilatérale », « nous estimons que la décision n’est pas complètement volontaire et que des facteurs de marché forcent la main de la Russie« , qui peine à trouver des acheteurs, indique Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.

Avec AFP