A l’issue du 52e congrès de la CGT, Philippe Martinez a été réélu vendredi à Dijon à la tête d’un syndicat qu’il a appelé à se remobiliser.
« J’ai confiance en nous, dans nos syndiqués, pour nous déployer en vue des nombreuses élections dans les entreprises (…) pour que nous regagnions notre première place », a-t-il déclaré, dans son discours de clôture offensif.
Invitant les militant à travailler à « une CGT plus ouverte, qui va à la rencontre des salariés », il a demandé de « planter un drapeau » dans les entreprises où elle n’est pas encore présente.
Philippe Martinez, qui a recueilli 90,65%, a eu droit à une ovation debout, tranchant avec les applaudissements mesurés de son discours d’ouverture, lundi. Au dernier congrès à Marseille, au lendemain du scandale sur le train de vie de l’ex-dirigeant Thierry Lepaon, il avait été élu à 95,4%.
Répondant à des critiques de militants qui ont appelé à une convergence avec les Gilets jaunes, il s’est défendu d’être « mal à l’aise » ou d’avoir « peur de discuter » avec ce mouvement.
Une première place comme objectif
L’ambiguïté du numéro un de la CGT sur ce mouvement spontané, protéiforme, sans leader et propulsé grâce aux réseaux sociaux – et qui a obtenu des concessions du gouvernement – a crispé des adhérents.
« Ces occupations de ronds-points nous ramènent à nos responsabilités face à ces invisibles, éloignés des partis politiques et des syndicats », avait lancé une syndicaliste francilienne cette semaine.
La rétrogradation fin 2018 de la CGT à la deuxième place, derrière la CFDT, a aussi pesé sur le congrès, tout comme le fait que ces dernières années grèves et manifestations n’ont pas entraîné le retrait de réformes décriées, comme la loi travail, les ordonnances Macron, les réformes de la SNCF ou de la fonction publique.
« Il faut jouer la gagne ! »
Au sein de la CGT, des syndicats minoritaires, porteurs d’un contre-projet, avaient estimé d’entrée que Philippe Martinez n’était pas suffisamment « contestataire ».
« On n’aborde pas un congrès en disant qu’on est un panier percé et que les trous s’agrandissent! », a lancé une militante en référence aux propos de Philippe Martinez sur les pertes d’adhérents de la CGT. « Il faut jouer la gagne! », a-t-elle ajouté.
En ouvrant et clôturant le congrès, Philippe Martinez a en effet insisté sur le fait que la CGT devait « donner plus de place » aux jeunes, aux femmes, aux précaires, mais aussi aux auto-entrepreneurs et travailleurs des plateformes. En un mot, à une partie de ceux qui ont endossé des gilets jaunes ces derniers mois…