Pierre Palmade traque ses démons dans son autobiographie

Pierre Palmade au festival de Cannes en 2004 (Georges Biard /CC BY-SA 3.0)

Dans Dites à mon père que je suis célèbre, le comédien se livre avec sincérité sur la célébrité, son homosexualité et son addiction à la drogue.

Le 11 avril dernier, Pierre Palmade est placé en garde à vue. Abdel, un jeune algérien, l’accuse de viol, au lendemain d’une nuit mouvementée passée dans l’appartement parisien du comédien. Son accusateur se rétracte, avoue avoir parlé sous l’emprise de la drogue. Pierre Palmade est rapidement lavé de tout souçon mais l’affaire, qui coïncide tristement avec la sortie de son autobiographie Dites à mon père que je suis célèbre, n’illustre que trop bien les démons qui le tourmentent depuis trente ans.  Cocaïne, alcool et sexe, voilà le « tiercé perdant » qui a plongé Pierre Palmade dans un tourbillon dont il peine à se sortir. Ce soir-là, il venait de rechuter, après plusieurs mois d’abstinence.

Arrivé à Paris à l’âge de 20 ans, Pierre Palmade est catapulté dans un monde du spectacle qui l’ennivre. La célébrité est arrivée trop vite pour le fragile bordelais.  Le comédien explique à Libération s’être construit « dans la honte », incapable de « devenir cet homme idéal que ma mère, l’école et la société voulaient qu’ [il] soi[t] ». 

« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’aime moins que moi »

Encombré par son homosexualité, il se ment à lui-même et épouse Véronique Sanson, formant pendant six années un couple people. Très vite, la drogue devient pour lui un moyen de vivre sa sexualité sans complexe. « Humoriste bien propre sur lui la journée, la nuit je courais les boîtes gays sans me rendre compte que je devenais dépendant à la cocaïne », confie-t-il au Parisien.

Pierre Palmade ne ressent aucune gêne à évoquer publiquement ses failles et pousse l’autoconfession à son paroxysme. Il affectionne cet exercice qu’il pratique tant par écrit dans ses livres ou dans la presse que dans ses one-man shows, Le Comique et Aimez-moi. N’y voyez pas là la marque d’un quelconque narcissisme (« Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’aime moins que moi », lâche-t-il à Libé), même s’il admet être obsédé par l’idée de postérité. C’est davantage une forme de thérapie pour ce grand névrotique, qui souhaite une fois pour toute tourner la page.