Plusieurs milliers de réfugiés Rohingyas transférés sur une île par le Bangladesh

Les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh sont souvent surpeuplés. Wikimedia commons

Le Bangladesh procède depuis début décembre au transfert de milliers de Rohingyas des camps où ils sont réfugiés jusqu’à l’île de Bhashan Char. Le processus s’accélère depuis plusieurs jours. La sécurité du lieu de destination fait débat, tout comme la prise en compte des réelles volontés des réfugiés.

Le long chemin des réfugiés Rohingyas n’est toujours pas fini. Fuyant une campagne de répression sanglante de l’armée birmane et de milices bouddhistes qualifiée de génocide par des enquêteurs de l’ONU, cette minorité musulmane s’est en grande partie réfugiée au Bangladesh.

Entassés par centaine de milliers dans des camps surpeuplés, ces derniers sont depuis peu transférés en masse jusqu’à l’île de Bhashan Char, dans le golfe du Bengale, par des navires de la Marine. Au total, plus de 3 000 réfugiés doivent être transférés entre vendredi et samedi, portant à 7 000 le nombre de Rohingyas transférés depuis début décembre selon des responsables. Le gouvernement prévoit d’en installer au total environ 100 000.

Une île considérée comme dangereuse

Les autorités veulent transférer la plupart des réfugiés prévus pour aller habiter sur l’île avant le début de la saison des cyclones en avril. Bhashan Char, formation sédimentaire qui n’existait pas voilà une vingtaine d’années, est située dans une zone où près de 700 000 personnes sont mortes dans des tempêtes durant les cinquante dernières années.

Des agences des Nations unies avaient en outre fait part de leur inquiétude au gouvernement bangladais en novembre 2019, arguant que l’île était « isolée » et « sujette aux inondations ».

La question de la prise en compte réelle des volontés des réfugiés est également posée. Les groupes de défense des droits de l’homme dénoncent ce projet, assurant que de nombreux Rohingyas sont contraints à partir.