Pour Paris, Buzyn se construit une image de sérénité et de rassemblement

Dans une interview accordée au Parisien mercredi 19 février, la nouvelle candidate LREM pour la mairie de Paris tente de répondre à la tempête de l’affaire Griveaux par des signaux d’apaisement. L’ex-ministre de la Santé briguera la tête de liste du 17ème arrondissement, son quartier de cœur.

Vingt-six jours pour sortir le parti présidentiel de l’eau dans la courses aux municipales. Après l’émoi politique provoqué par la diffusion de vidéos à caractère sexuel sur Benjamin Griveaux, sa remplaçante Agnès Buzyn se démarque en tentant d’opposer une image de force tranquille.

Dans les colonnes du Parisien du mercredi 19 février, elle tente de mettre en place une nouvelle image de la macronie, sereine et constante : “ma marque de fabrique c’est d’apaiser, de rassembler et de faire adhérer. Je l’ai montré à l’Assemblée nationale sur des textes où j’ai réussi à avoir des consensus”.

L’ex-ministre de la Santé est allée à la rencontre des Parisiens mardi 18 février dans le 5ème arrondissement. Là ou Griveaux faisait plus de clivages, elle joue sur la posture qu’elle a adopté depuis son arrivée au gouvernement : consensuelle, stable et paisible.

Mettant en place une politique de la “main tendue”, elle se récuse des stratégies violentes de déstabilisations utilisées dans la campagne. “Mes deux concurrentes, Anne Hidalgo et Rachida Dati, chacune avec son style, sont beaucoup plus dans l’affrontement que moi. Plus clivantes.”

“Je vais apporter ma sensibilité, ma vision, mes idées.”

Représentante d’un parti majoritaire traumatisé par la brutalité des dernières révélations, l’urgence est pour Buzyn de désamorcer d’éventuelles tensions. Même avec Cédric Villani, à qui elle a proposé un rapprochement : “Je lui ai tendu la main. Mais il a posé des conditions strictes. Ce n’est pas comme cela que je travaille. Je ne suis pas dans un rapport de force.”

Désignée candidate en 48 heures, elle cache son absence momentanée de programme par des modèles forts : Delanoë, Chirac. “J’ai voté pour Delanoë, qui est mon modèle d’apaisement”. Et tente de se démarquer de son prédécesseur, tout en gardant le programme construit par LREM. “J’ai un socle. Je vais lui apporter ma sensibilité, ma vision, mes idées”.

Exit la politique de “grands travaux ” de Griveaux, qui projetait par exemple le déménagement de la Gare de l’Est.  “Ce qui manque aujourd’hui à Paris, c’est la qualité de vivre. Ce sera le cœur de mon projet”. En se centrant sur la qualité de vie des Parisiens, Agnès Buzyn tente de se placer dans un domaine qu’elle estime avoir été délaissé par Anne Hidalgo et cherche là aussi à promouvoir une image de rassemblement.

 

Marie-Elisabeth DESMAISONS