Pourquoi les médecins généralistes veulent augmenter le tarif des consultations

Suppression du numerus clausus. Il s'agit aussi de "diversifier les profils" des futurs docteurs tout en maintenant une sélection exigeante. @EPJT

Ce mercredi démarre la négociation sur la convention médicale. Organisée tous les cinq ans, elle permet aux médecins, à l’assurance maladie et aux complémentaires santé de fixer ensemble, entre autres, le tarif des consultations des cinq prochaines années. Leur augmentation est le fer de bataille des médecins généralistes, qui veulent passer de 23 à au moins 25 €.

Presque tous les syndicats de médecins généralistes s’accordent : il faut augmenter le tarif des consultations. Selon eux, si les déserts médicaux progressent c’est que leur spécialité n’attire pas les jeunes médecins en raison de contraintes trop nombreuses et de gratifications trop rares.

Le tarif de la consultation, bloqué à 23 € depuis la dernière consultation, leur apparaît déconnecté de la réalité. Vieillissement des patients, plus grande sophistication des traitements notamment entraînent des consultations plus longues et plus complexes. Pour témoigner leur mécontentement, certains généralistes proposent déjà à leurs patients de payer leur consultation 25 €, soit deux euros de plus que ce qui est prévu.

Mais ces 25 € sont bien un minimum pour les syndicats. Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le principal syndicat de médecins libéraux, affirmait au Monde que : « voir un médecin qui a fait plus de dix ans d’études pour moins de 30 euros [est] aberrant, il faut aller vers 30 euros le plus vite possible ».

Marisol Touraine, la ministre de la Santé, n’est pas opposée à une revalorisation mais n’a pas évoqué de montant. Interrogée sur RTL, elle a déclaré : « La rémunération des médecins sera augmentée, la question est sous quelle forme, de quelle manière et à quel rythme ».

Les négociations débutées ce mercredi devraient rapidement donner une idée de cette éventuelle augmentation, dans des mesures certainement limitées aux vues des économies que doit faire l’assurance maladie. Mais ce n’est pas la seule demande des médecins qui, plus globalement, voudraient une évolution des grilles tarifaires. Ils estiment qu’elles ne prennent plus en compte la variété et la difficulté des consultations.

Comment sont rémunérés les médecins généralistes ?

Selon l’assurance maladie et ses chiffres de 2014, un médecin généraliste de secteur 1 est rémunéré 31,49 € pour une consultation. Car si le tarif de base est de 23 €, des rétributions s’ajoutent. Elles sont prévues pour valoriser le rôle du médecin traitant, qui doit coordonner les soins et suivre les patients, notamment dans le cadre de la prévention.

Parmi ces rétributions, on trouve deux forfaits annuels. L’un pour le suivi d’un patient en affection longue durée (ALD), fixé à 40 € par patient, l’autre pour les patients hors ALD, à 5 € par patient. Des majorations sont aussi prévues en fonction de l’âge du patient, qu’il soit très jeunes (5 € pour les nourrissons, 3 € pour les 2 à 6 ans) ou âgés (5 € à partir de 80 ans). Un surplus est également remboursé au médecin, à hauteur de 23 €, dans le cas où le patient est insuffisant cardiaque ou sort d’une courte hospitalisation.

En dehors de ça, tous les médecins libéraux conventionnés peuvent bénéficier de la ROSP, la rémunération sur objectifs de santé publique. Il s’agit d’un bonus qui encourage les médecins à travailler à des objectifs de santé publique, comme la prévention ou la vaccination. En 2014, la ROSP s’élevait en moyenne à 6 200 € pour les généralistes.

 

 J.L