Qu’est-ce qu’implique le stade 3 de l’épidémie du coronavirus ?

Avec plus de 3 000 morts et 90 000 infections dans presque quatre-vingt pays, le coronavirus continue de se propager. La France est un des pays les plus touchés d’Europe avec 285 cas confirmés et quatre personnes décédées. Le passage au stade 3 est imminent. 

Une trentaine de chercheurs sont réunis ce jeudi à l’Elysée. Ils préparent autour d’Emmanuel Macron, la suite de la mobilisation contre le Covid-19. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a affirmé, mercredi 4 mars, qu’il était« peu probable malheureusement » que l’Hexagone échappe au stade 3, le stade épidémique, le plus élevé.

Une fois atteint ce stade 3, cela signifie que le virus circule activement sur le territoire et que les efforts doivent être déployés pour contrôler la situation. A ce stade, l’épidémie n’est plus contrôlable, l’objectif est de s’ajuster pour atténuer les effets. Selon le ministère de la Santé, cette phase peut s’étendre entre 8 et 12 semaines. 

Les mesures prises sont multiples. Elles concernent d’abord les professionnels de la santé mais entraînent aussi des restrictions de circulation, comme la fermeture de ligne de train ou l’encouragement à utiliser le transport individuels et des changements dans la prise en charge des patients. En effet, seuls les cas les plus graves seront hospitalisés, les patients légers seront soignés chez eux pour éviter de circuler. 

« Des décisions lourdes pour le quotidien »

Le Premier ministre affirmait, le 28 février, que des « décisions plus lourdes pour le quotidien pourrait être prises » en cas de déclenchement du stade 3. Qu’en est-il vraiment ? Matignon a précisé que les mesures qui seront prises pour le Covid-19 seraient très proches de celles prises pour la pandémie grippale, réalisées par le gouvernement en 2011, après la pandémie de H1N1.

La restriction des visites dans les établissements d’hébergements collectifs, la suspension de certains transports en commun ou encore la restriction des grands rassemblements pourrait donc être à prévoir. Une fermeture des crèches est également possible. Du télétravail peut être mis en place pour éviter la circulation ainsi que la fermeture des écoles et des crèches. Le prix et la disponibilité de certains produits à la consommation sont aussi mis sous surveillance, à l’image du gel hydroalcoolique. 

L’apparition de « cluster »

Depuis la pandémie de H1N1 en 2009, trois stades d’épidémie ont été distingués. Le stade 1 correspond au moment où le virus n’est pas encore en circulation sur le territoire. Les cas isolés doivent ainsi être détectés et confinés. La France est passé au stade 2 entre le 28 et le 29 février dernier. Ce stade intermédiaire, voué à endiguer la propagation du virus, montre l’apparition de plusieurs foyers de contamination appelés « cluster ».

Dans l’Hexagone, ces deux foyers ont été identifiés dans l’Oise puis en Haute-Savoie. Le passage au stade 3 est imminent. Le gouvernement a pour mission d’atténuer les effets du virus avant d’entre dans la phase 4, celle du retour à la normale.

Thibaud Hue