Au fil des années, Christophe Barraud a forgé son titre de “meilleur prévisionniste du monde”. Ses scénarios économiques pour la Chine et les Etats-Unis sont parmi les plus précis. Un seul événement a échappé à son expertise : la pandémie de Covid-19. Portrait d’un Français au centre de l’attention mondiale.
Ils sont nombreux à vouloir s’attacher les services de Christophe Barraud, pays, banques, fonds d’investissement. Cet économiste français est considéré depuis près de dix ans comme le meilleur prévisionniste de la planète pour l’économie américaine et chinoise.
Fin janvier, Christophe Barraud a remporté le tournoi organisé par le site américain d’informations financières Market Watch, détrônant au passage Jim O’Sullivan, champion aux neuf victoires d’affilée.

La clé d’un tel succès ? Du travail, beaucoup de travail. Tel un athlète de haut niveau, ce français de 34 ans, s’impose des semaines intenses, jusqu’à 75 heures, pour défendre son rang chaque année. “Je ne suis pas le meilleur mathématicien, mes concurrents sont meilleurs, c’est davantage une méthodologie qui va faire la différence”, confie-t-il modestement à l’AFP.
Il a commencé avec les courses hippiques
C’est à Saint-Laurent-du-Var (06) dans le sud de la France, que Christophe Barraud a fait ses premières prévisions. Âgé de 16 ans, il accompagne son père sur les champs de courses hippiques. “Très vite je me suis demandé s’il y avait une martingale, si l’on pouvait anticiper quel cheval pouvait gagner” se remémore l’économiste.
Le pari n’est qu’une affaire de chance selon lui. Mais pour les mettre toutes de son côté la recette reste la même : “recueillir un maximum de données économiques et d’informations, et les trier”.
Une reprise “molle” en Europe
Comme ses collègues, Christophe Barraud a eu tout faux pour l’année 2020, la faute à la pandémie de coronavirus. Au printemps dernier, en plein confinement, il a fallu recommencer à zéro. “J’ai pris mes feuilles Excel et je les ai jetées à la poubelle”, raconte-t-il. De là, il a fallu reprendre “les basiques” et “tenter de mettre l’inimaginable dans une feuille”.
Sa prévision pour la suite ? Une reprise “molle” en Europe alors que les Etats-Unis peuvent s’attendre à un redémarrage très net et la Chine à une montée en puissance.
Les clients restent attentifs à ses projections. Ils sont une centaine, principalement des banques et des fonds d’investissement, à vouloir s’attacher ses services. Dans un contexte où le départ des nombreuses pépites françaises à l’étranger, fait polémique, Christophe Barraud affirme être : “certain de ne pas être plus heureux ailleurs qu’ici.”
Romain Leloutre avec AFP