Alors que les quatre candidats au poste de premier secrétaire du parti socialiste débattront mercredi soir, La Feuille fait le point sur les éléments-clés de cette primaire, déterminante pour un mouvement en berne depuis la dernière présidentielle.
Il y a dix mois, le Parti socialiste, représenté par Benoît Hamon, finissait cinquième à l’élection présidentielle, presque à égalité avec Debout la France. Ce mercredi soir, Luc Carnouvas, Olivier Faure, Emmanuel Maurel et Stéphane Le Foll s’affrontent lors d’un unique débat en amont des votes des 15 et 29 mars. La Feuille fait le point sur la situation au PS avant le débat.
- Un parti à relancer
Mercredi matin, Libération, quotidien marqué à gauche, ouvrait son édition du jour en se demandant si « les socialistes parlent […] une langue morte ». Après sa défaite historique à la dernière présidentielle -avec un score historiquement bas de 6,34%-, le PS est en effet entré dans une période de disette. Moins de militants, moins de financements, même certains ténors du parti comme Manuel Valls, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont quitté le navire.
Il faut « retrouver la fierté et repartir à la conquête des Français » a ainsi indiqué Stéphane Le Foll, invité mercredi matin des « 4 vérités » de France 2. Une tâche qui s’annonce difficile, y compris dans son propre camp. En effet, un sondage Harris Interactive, rendu public mercredi matin par Le Figaro, montre que 52% des sympathisants socialistes ont préféré ne pas se prononcer faute de connaître suffisamment les candidats.
- Quatre candidats pour le poste
Figure la plus connue des quatre, Stéphane Le Foll est aussi celui qui est donné favori par le sondage Harris Interactive avec 38% des sympathisants socialistes qui le voient comme « meilleur premier secrétaire ». Sa grande proximité avec François Hollande, dont il avait été ministre de l’Agriculture et porte-parole, pourrait toutefois jouer en sa défaveur à l’heure où beaucoup de militants souhaitent mettre de côté un quinquennat au bilan mitigé. Il compte parmi ses soutiens Julien Dray.
Face à lui, Olivier Faure est vu comme un sérieux adversaire. Le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée nationale se présente comme le candidat du « rassemblement » et de « la renaissance », avec un programme en « rupture avec les anciennes méthodes du Parti socialiste ». Il est par ailleurs soutenu par Martine Aubry mais aussi par de nombreux noms de la nouvelle génération du parti, comme Najat Vallaud-Belkacem et Matthias Fekl.
Emmanuel Maurel est, lui, le candidat issu des frondeurs. Favorable à un « socialisme décomplexé » et proche de l’aile gauche du parti, il se montre notamment très critique à l’égard d’Emmanuel Macron, qu’il ne considère pas de gauche : « Il mène une politique libérale, dure avec les plus faibles, avec le monde du travail. »
Enfin Luc Carnouvas est le candidat aux positions plus floues. Après avoir passé plusieurs années dans l’entourage proche de Manuel Valls, il a réalisé un revirement vers la gauche du parti. Il a notamment reçu le soutien de proches de Benoît Hamon et d’Arnaud Montebourg. Pour le chef de file d’une importante fédération, qui a souhaité rester anonyme, il est en mauvaise position : « L’aile gauche n’aime pas les néo-convertis, l’aile droite dit qu’il a trahi. »
Quatre candidats mais aucune femme donc. A ce jour, Martine Aubry demeure la seule ayant déjà été élue au poste de premier secrétaire du parti.
- L’exercice du pouvoir, le développement et l’Europe en débat
Trois thèmes seront abordés au cours du débat, couvert par LCI, RTL et Le Figaro : « l’exercice du pouvoir », « quel modèle de développement ? » et « l’Europe et la mondialisation ».
L’exercice du pouvoir permettra notamment d’évoquer la question du positionnement du parti -et des alliances possibles-, entre la France insoumise et la majorité présidentielle.
Invité de France 2, Stéphane Le Foll a souligné qu’ « entre Jean-Luc Mélenchon et La République en marche il y a une place pour un parti socialiste et démocrate ».
Les deux autres thèmes -relativement vastes- seront, quant à eux, l’occasion de mieux mettre en exergue les différences entre les positions de chaque candidat sur des thématiques comme l’économie, l’écologie ou l’international.
Corentin Lacoste