Royaume-Uni : plus de 1400 personnes suspectées de pédophilie

Pour de nombreux députés britanniques comme Tom Watson, l'ampleur de cette nouvelle affaire exige la création d'un service de police national dédié à l'élucidation des cas d'abus sexuels.

 

Une nouvelle dévastatrice pour le Royaume-Uni. Mercredi 20 mai, Simon Bailey, qui est en charge de l’opération « Hydrant » spécialisée dans les enquêtes sur les réseaux pédophiles, a révélé que plus de 1400 hommes étaient suspectés d’avoir commis des abus sexuels sur mineurs.

L’enquête est vaste. Elle concerne des faits récents, d’autres plus anciens. Elle pourrait toucher des dizaines de milliers de victimes.

Parmi ces 1433 suspects, on compte 261 personnalités qui font ou faisaient partie du monde politique, de l’industrie musicale, des médias et du sport. 216 personnes apparues dans ce dossier sont aujourd’hui décédées. Des chiffres toujours plus impressionnants puisque des centaines de lieux sont concernés : écoles, foyers de l’enfance ou encore institutions religieuses.

Un scandale qui rappelle l’affaire Jimmy Saville, animateur de la BBC et prédateur sexuel pendant des décennies, et le réseau pédophile lié au Parlement de Westminster depuis les années 1980.  Le chef de la police s’attend à ce qu’un total de 116 000 plaintes soient déposées en 2015.

Le commissaire Bailey a annoncé la création d’une banque de données nationale ayant pour objectif d’éviter les mêmes erreurs que lors du dossier Jimmy Saville. Des rapports avaient en effet été effacés du système informatique. Enseignants, médecins, parents et l’ensemble de la société sont invités à se mobiliser pour repérer et signaler les cas d’abus sexuels. Pour de nombreux députés britanniques, l’ampleur de cette nouvelle affaire exige la création d’un service de police national dédié à l’élucidation des cas d’abus sexuels.

Pour l’association nationale de prévention des mauvais traitements aux enfants (NSPCC), ce scandale crée un véritable problème de santé publique. Notre pays « n’aide pas suffisamment les enfants et les adultes victimes à se reconstruire. Tout cela a un coût économique, notamment en termes de soins psychiatriques », ajoute Jon Brown, chargé du dossier pour cette association.

Apolline Merle