Agressions, insultes, mise à l’écart : le monde du travail discrimine les salariés LGBT+ selon les résultats de l’enquête Ifop parue mercredi 12 février.
Ils sont près d’un quart à déclarer avoir subi des agressions au travail. Lesbiennes, gays, bi, trans… les personnes LGBT+ sont hélas! familières des moqueries, des insultes, de la diffamation. Ces violences verbales et parfois physiques sont d’autant plus difficiles à contrer qu’elles sont quotidiennes et dans leur lieu de travail.
Environ 1.200 personnes ont accepté de répondre au sondage Ifop, fait en partenariat avec L’autre Cercle. Cette association est engagée dans la lutte contre la LGBTphobie dans le monde professionnel depuis plus de vingt ans. Si la situation semble pourtant s’améliorer en France avec l’adoption du mariage homosexuel, la discussion sur la PMA pour toutes les femmes à l’Assemblée ou encore le « coming-out » de personnalités LGBT+, le monde du travail reste à la traine.
Remarques au quotidien
Comme le sexisme, la LGBTphobie se cache bien souvent dans des remarques du quotidien, ou des plaisanteries douteuses entre collègues. Quand les mots “pédé”, “enculé”, “tapette” sont monnaies courantes, il devient difficile pour certains d’assumer leur orientation sexuelle. “Je me suis habituée à mentir, à parler de mon compagnon au lieu de ma compagne” avoue Armelle, salariée en entreprise qui témoigne à France Inter.
Comme elle, ils sont 77% des salariés LGBT en couple à cacher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, et près de la moitié des personnes interrogées (49%) renoncent encore aujourd’hui à évoquer le sexe de leur conjoint.
Les invisibles
Mais cette autocensure est la porte ouverte aux mensonges permanents, au malaise entre collègues et à un mal-être général. Discrets ou invisibles, ils sont 13% à déclarer être volontairement mis à l’écart par le reste de l’équipe.
L’association L’autre Cercle a créé une charte d’engagement LGBT+ pour ouvrir les entreprises à plus d’inclusion de leur salariés LGBT. 137 entreprises, collectivités, ministères et ONG ont déjà signé le document. C’est peu mais c’est un début. Le rapport se conclut en rappelant qu’une entreprise inclusive doit s’ouvrir aux salariés LGBT+ en affichant clairement ses engagements.
Sophie Podevin