Signal : la promesse de données à l’abris du géant Facebook

Photo : Manuela Thonnel/EPJT.

Facebook a annoncé, en début d’année, de nouvelles clauses d’utilisation concernant sa messagerie WhatsApp. Une décision qui fait la part belle à l’application Signal.

Il s’agirait de « l’application de communication la plus sécurisée » au monde, c’est du moins ce que prône la Mozilla Foundation. L’application Signal, créée en 2014, a profité d’une crise autour des données personnelles collectées sur la messagerie WhatsApp pour faire valoir ses capacités en terme de sécurité.
« Un chiffrement de bout en bout assure la sécurité de vos conversations. Nous ne pouvons ni lire vos messages ni écouter vos appels, et personne d’autre ne peut le faire« , telle est la promesse que l’on peut lire sur le site internet de l’application Signal.

« La plus grande migration jamais vue« 

En effet, selon les évaluations de l’institut Sensor Tower, spécialiste des applications mobiles, 47 millions de téléchargements de l’application Signal ont été réalisés entre le 4 et le 17 janvier. « Probablement la plus grande migration jamais vue vers une messagerie sécurisée« , commente le lanceur d’alerte Edward Snowden, connu pour avoir mis à jour  plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques, sur son compte Twitter, le vendredi 15 janvier.

Cette importante hausse survient alors que la messagerie aux deux milliards d’utilisateurs a annoncé de nouvelles clauses, le jeudi 7 janvier. Les données pourront prochainement être collectées et partagées avec les autres réseaux sociaux détenus par Facebook : Instagram et Messenger. Le groupe ne propose que peu d’alternatives à ses utilisateurs : accepter ses conditions, ou filer vers la concurrence.


Me Merav Griguer, avocate et enseignante à Sciences-Po et Assas explique la logique derrière ces nouvelles clauses, dans une interview accordée à 20minutes : « Le groupe Facebook est aujourd’hui clairement dans une démarche de capitalisation des données, qui était l’un des objectifs de son rachat en 2014. Le groupe cherche à monétiser WhatsApp – qui ne rapporte pas d’argent aujourd’hui – en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients via Whatsapp, voire d’y vendre directement leurs produits, comme c’est déjà le cas en Inde.« 
Face à l’abandon massif de son réseau, WhatsApp a annoncé repousser au 15 mai la date d’acceptation des nouvelles règles par ses utilisateurs, initialement prévu pour le 8 février, d’après l’AFP.

Des soutiens de poids

Edward Snowden n’est pas le seul à avoir apporté son soutien à Signal. Le milliardaire Elon Musk, patron de Tesla, a également animé le débat par un tweet laconique : « Utilisez Signal« , publié le 7 janvier.

« Aujourd’hui, il n’existe pas de preuve montrant que le protocole Signal est vulnérable. Cela ne veut pas dire qu’il propose une protection pure et parfaite« , concède le site Numerama, mais la messagerie semble pour le moment être la meilleure alternative pour ceux qui souhaitent garder le contrôle sur la diffusion de leurs données.