Syrie : efforts de trêve conjoints des États-Unis et de la Russie

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé un accord provisoire avec la Russie pour une trêve des hostilités en Syrie. Photo : Département américain de la Défense.

Les efforts se multiplient pour parvenir à un cessez-le-feu en Syrie où des combats faisaient rage ce lundi près d’Alep, au lendemain de l’attentat jihadiste le plus meurtrier en près de cinq ans de guerre.

Le président américain Barack Obama et son homologue Vladimir Poutine devraient se parler dans les prochains jours pour finaliser les termes d’un accord provisoire de cessation des hostilités annoncé dimanche par le secrétaire d’Etat John Kerry. L’annonce de cet accord a coïncidé avec une vague d’attentats revendiquées par Daesh, l’une à Homs contre les alaouites, et l’autre près de Damas contre les chiites, deux communautés « mécréantes » à ses yeux.

Le double attentat suicide perpétré à 400 mètres du mausolée de Sayeda Zeinab, l’une des petites-filles du prophète Mahomet, a fait 120 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), dont 90 civils. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier depuis le début le 15 mars 2011 du conflit en Syrie, qui a fait plus de 260 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.

Un accord provisoire pour un cessez-le-feu

D’après le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, les terroristes de l’organisation, visés à la fois par les frappes de la coalition internationale menée par les États-Unis et par les raids russes, « veulent envoyer un message pour montrer qu’ils sont toujours puissants malgré les frappes« . Pour la Russie, alliée indéfectible du régime Assad, les attentats de l’EI n’ont d’autre objectif que de torpiller « les tentatives pour trouver un règlement politique de long terme à la crise (…) et les efforts pour mettre fin au bain de sang« .

Dans un communiqué, les Affaires étrangères russes ont souligné la nécessité de « solidement bloquer » les tentatives de Daesh, du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, et « d’autres groupes terroristes » « d’aggraver encore la situation en Syrie » et dans les pays voisins en provoquant des tensions confessionnelles.

Le 19 février, John Kerry a annoncé à Amman « un accord provisoire en principe » avec la Russie sur les modalités d’une trêve en Syrie, qui « pourrait commencer dans les prochains jours« . Tous les efforts en vue d’un cessez-le-feu ont jusque-là échoué, les multiples protagonistes sur le terrain voulant à tout prix éliminer l’un l’autre, en plus des profondes divisions internationales et de la montée en puissance de Daesh et du Front Al-Nosra. Avec le régime jugeant difficile sa mise en application, l’opposition syrienne posant des conditions quasiment irréalisables et les groupes jihadistes hors de contrôle, il est difficile de concevoir un cessez-le-feu global dans le pays.

Après l’échec des négociations de « Genève II » il y a trois semaines, une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier conformément à un accord international parrainé par Moscou et Washington a été complètement ignorée.

 

L.B.