TEMOIGNAGES. « Maintenant je saute des repas, ça m’évite de faire les courses » : les alternatives des étudiants de l’IUT de Tours face à l’inflation

Des étudiantes en deuxième année de Biologie Médicale et Biotechnologie à l’IUT de Tours Nord
Des étudiantes en deuxième année de Biologie Médicale et Biotechnologie à l’IUT de Tours Nord. Crédit photo : Eva Pressiat/EPJT

La société d’étude IRI annonce que l’inflation alimentaire a atteint quasiment 14% en janvier 2023. Confrontés à cette hausse des prix, les étudiants de l’IUT de Tours racontent leur quotidien. 

Mauvaise nouvelle pour votre porte-monnaie. D’après les données publiées par la société d’études IRI, jeudi 2 février, les prix alimentaires ont drastiquement augmenté ce mois-ci. L’inflation alimentaire a progressé de 13,85%, soit près de 14% en janvier 2023. Les plus touchés par cette hausse des prix : les étudiants. À l’IUT de Tours, un grand nombre tente de trouver une parade. Éloïse, 18 ans, en première année de technique de commercialisation est consternée par la situation : « Ça pique quand tu arrives à la caisse et que trois produits de sous-marques coûtent 10 euros. Je prends même des photos tellement ça me choque. »

Certains ont opté pour une autre stratégie : supprimer des aliments de leur quotidien. Les fruits et légumes ont connu, par exemple, une hausse des prix conséquente. L’association de consommateurs Familles Rurales, a alerté vendredi 22 juillet 2022 que le prix des fruits et légumes avait augmenté de 11 % en un an. Anaïs, 19 ans, en pleine révision, explique : « Je n’achète plus du tout de fruits et légumes, c’est vraiment trop cher. » L’étudiante en deuxième année de Biologie Médicale et Biotechnologie poursuit : « À l’IUT de Tours, la Croix-Rouge vient toutes les 2 semaines. Pour seulement 4 euros, on peut prendre de tout et c’est le seul moment où je peux en manger. » 

Quand certains modifient leur pratique d’achat, d’autres élargissent leur budget course. Une alternative qui n’est pas à la portée de tous. Certains étudiants de l’IUT de Tours trouvent alors des astuces, quitte à mettre en danger leur santé. Anouk, 22 ans en deuxième année de Carrières Sociales avoue : « Maintenant je saute des repas, ça m’évite de faire les courses. » Tous les moyens sont bons pour économiser : « J’utilise le vélo donc je n’ai plus à payer les transports en commun. Ça me permet d’avoir plus de budget. », ajoute-t-elle. Les étudiants de l’IUT de Tours appellent unanimement à davantage d’aides du gouvernement. Ils constatent un manque de considération et se sentent délaissés. « On aimerait être aidé parce que les APL et les bourses n’augmentent pas avec l’inflation » alerte Anaïs. D’après une étude de l’association COP1-Solidarités étudiantes, publiée lundi 3 octobre 2022, « 56% des étudiants ne mangent pas à leur faim».

Eva Pressiat