Un an après le début du Hirak, l’Algérie toujours dans l’impasse

Manifestations en Algérie.

Le premier anniversaire du Hirak (succession de manifestations) aura lieu le 22 février. Ce mouvement de contestation inédit en Algérie avait notamment conduit le président déchu Abdelaziz Bouteflika à renoncer à un cinquième mandat.

Tous les vendredis, depuis un an. Chaque semaine, des milliers de manifestants se réunissent dans les rues d’Alger, d’Oran ou de Tizi Ouzou pour protester contre le régime. Tous ces Algériens réclament la fin du “système” et la sortie de tous ses représentants. Un système piloté depuis des décennies par les mêmes personnes, qui mettent en avant leurs propres intérêts avant ceux du peuple.

Après cinquante-deux semaines de protestations, les manifestants sont toujours dans la rue, envers et contre tous. Surtout contre le pouvoir algérien. Un an après, un nouveau président est en place. Abdelmadjid Tebboune n’a pourtant pas séduit les foules.

Le scrutin du 12 décembre dernier, en grande partie boycotté, (il n’avait même pas pu avoir lieu en Kabylie) avait connu le taux de participation le plus faible de l’histoire du pays : 39,38 %.

La fausse promesse Tebboune

Dès son élection, Abdelmadjid Tebboune a annoncé “tendre la main au Hirak”. Le mouvement de contestation, principalement composé de jeunes Algériens (les moins de 30 ans représentent 53 % de la population), veut du changement. Le nouveau président s’est directement adressé à eux, en proposant un nouveau gouvernement constitué de “ministres jeunes, ne dépassant pas les 26 et 27 ans”.

D’après Khaled Drareni, journaliste et figure du Hirak, “C’est une fausse main tendue. Abdelmajid Tebboune sait qu’il est issu d’une élection illégitime et sans doute la plus rejetée depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962”. Il n’est pas le seul à dénoncer l’élection du nouveau président algérien, puisque les protagonistes du mouvement ont dit refuser que le “système” se réforme lui-même.

Et maintenant ?

“Maintenant, le plus dur reste à faire” explique à France 24 Khaled Drareni. “La marche du peuple algérien qui a commencé le 22 février 2019 ne peut pas s’arrêter à mi-chemin, ce n’est pas possible. Je pense que les Algériens ont déjà gagné, et que le système a déjà perdu, c’est juste une question de temps”.

Depuis un an, les Algériens mènent une bataille complexe contre le pouvoir. D’ailleurs, plusieurs figures de proue du Hirak ont déjà été arrêtées, très souvent accusées “d’atteinte à l’unité nationale”. Au début du mois de février, le gouvernement avait accordé la grâce à près de 10 000 prisonniers. Aucun d’entre eux n’était en lien avec le mouvement de contestation.

>> Algérie : le Hirak, un an après sur France 24

Laura Alliche