Un antiépiléptique a provoqué au moins 450 malformations congénitales à la naissance

Il faudra attendre le mois de mai pour avoir une mesure plus précise de l'impact des prescriptions de valproate sur la descendance des femmes exposées. Photo : Michal Jarmoluk

La prise de l’antiépiléptique valproate – le Dépakine et ses dérivés – durant une grossesse a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance, selon une estimation publiée mardi par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).

En extrapolant des données obtenues dans la région Rhône-Alpes à la France entière, « ce sont entre 425 et 450 cas de naissances d’enfants vivants ou mort-nés exposés in utero au valproate entre 2006 et 2014 qui sont porteurs de malformations congénitales », indique l’Igas dans son rapport. Il a été commandé par le ministère de la Santé pour faire le point sur la prescription de cet antiépileptique commercialisé depuis 1967.

Un médicament de référence dans le traitement de l’épilepsie

Le valproate est considéré comme un médicament de référence, incontournable pour certains patients atteints d’épilepsie et également utilisé pour traiter les troubles bipolaires. L’antiépiléptique est sur la sellette depuis plusieurs années à cause de son risque élevé de malformation – de l’ordre de 10% -, d’un risque plus élevé de retards intellectuels et/ou de la marche ainsi que de cas d’autisme qui peuvent atteindre jusqu’à 40% des enfants exposés. Ce dernier risque n’est connu que depuis les années 2000 alors que celui de malformations congénitales a commencé à filtrer dès les années 1980.

Dans son rapport, l’Igas précise également que les prescriptions de valproate chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont baissé de 25% entre 2006 et 2014, leur nombre étant passé 125 000 en 2006 à 93 000 en 2014, dont 56 000 traitées pour des troubles bipolaires. Il faudra toutefois attendre le mois de mai pour avoir une « mesure plus précise de l’impact des prescriptions de valproate sur la descendance des femmes exposées », précise l’Igas.

J.L