Viva il cinema : Tours accueille un festival du film italien qui dénonce la fracture sociale

Tours organise à partir du 27 février la 6e édition du festival Viva il cinema. Un festival du cinéma italien consacré cette année à la fracture sociale et à l’immigration.

« Le cinéma est une façon de s’ouvrir sur d’autres pays, d’autres cultures », s’enthousiasme Louis D’Ozario, directeur artistique du festival Viva il cinema. Pour la 6e édition de ce festival du film italien, l’accent est porté sur la fracture sociale, un sujet au cœur de l’actualité aussi bien en France qu’en Italie. Entre solidarité et peur de l’autre, le festival prône une ouverture d’esprit. 

L’objectif premier de l’événement est de montrer l’état actuel du cinéma italien. Selon Louis D’Ozario, ces films ont une résonance pour les spectateurs français, « car ils sont en lien direct avec l’actualité italienne. Ce cinéma nous interpelle, il enrichit notre réflexion ».

Le film d’ouverture sera d’ailleurs « une comédie italienne. Ça consiste à faire rire sur un sujet tragique », raconte Louis D’Ozario. Le film Come un galto in tongenziale (Comme un chat sur le périphérique) sera donc diffusé ce mercredi soir à la salle Thélème. Il s’agit de Nicolas, un intellectuel, qui cherche à aider financièrement la banlieue romaine. Il habite avec sa fille de 13 ans en plein centre-ville. Il fait la connaissance de la mère du petit-ami de sa fille, qui réside en banlieue. Malgré ses bonnes intentions, la rencontre ne se passe pas bien. « J’ai aussi choisi ce film car il met en avant l’hypocrisie de celui qui dénonce la différence sociale sans être capable de s’en affranchir », justifie le directeur artistique.

 

L’immigration au cœur du festival

Sans grande surprise, l’immigration fait partie des thèmes abordés. Dans le film d’ouverture, la banlieue ne se différencie pas uniquement par le niveau de vie mais aussi par la diversité culturelle et le nombre de nationalités présentes. Cet exemple fait écho à la vague migratoire que connaissent l’Italie et la France. Une route que beaucoup d’hommes sont obligés de prendre comme Basim le personnage du film Fiore gemello (Fleur double). Un jeune migrant de 16 ans qui se rend en Europe du nord. Une fiction en accord avec la réalité.

Viva il cinema n’est que la suite d’une relation intime entre la Touraine et l’Italie. « J’entends souvent que Tours est le jardin de la France, tandis que l’Italie est celui de l’Europe. C’est drôle de voir que l’identité de la Touraine est liée à l’Italie », s’amuse Louis D’Orazio. Un jardin français qui s’est construit aussi grâce aux immigrés italiens. Il y a déjà 500 ans, Léonard de Vinci se rendait à Amboise à la demande de François 1er. On peut encore en voir les traces au château de la ville ou en visitant son ancienne demeure, le château du Clos Lucé.

Ce ne fut pas le seul à venir en France. Entre 1860 et 1930 les Italiens ont été plus de 800 000 à s’installer dans l’hexagone. Qui n’a jamais mangé une pizza ou entendu l’expression « al dente » ? L’apport culturel est énorme. Pour rendre hommage à cette période, le musée national de l’histoire de l’immigration expose à la galerie nationale de Tours une version de son œuvre Ciao Italia. Elle retrace l’histoire de l’immigration italienne en France. Un événement qui vient enrichir le festival Viva il cinema.

Anaïs Draux

Pour plus d’informations :

Ciao Italia ! Musée national de l’histoire de l’immigration

Viva il cinema