VivaTech : mieux appréhender l’impact des acteurs du numérique sur l’environnement

La consommation énergétique des technologies reste un enjeu crucial. Il est notamment au coeur du salon VivaTech, à Paris. C’est la partie de l’iceberg qu’on ne distingue pas, ou trop peu. Pourtant, depuis qu’il s’est emparé du numérique, l’impact du monde professionnel n’est pas à négliger.

Comme le rappelle Le Figaro, « sur une année, les mails professionnels de cent salariés représentent l’équivalent de 13 allers-retours Paris-New-York en avion. »

Parmi les invités du salon VivaTech, Inès Leonarduzzi, l’une des nombreux invités du salon à se pencher sur l’impact environnemental du secteur du numérique. Elle est directrice générale d’un Global Earth Project, du nom de Digital for the Planet, qui vise à sensibiliser les acteurs du numérique sur ce sujet.

Des émissions bientôt du même ordre de grandeur que les transports

Le numérique, « c’est transparent, ça ne se voit pas, ca ne s’entend pas, ca ne se touche pas. C’est virtuel, mais ça a une existence bien réelle », résume-t-elle.

« La part d’émissions de gaz à effet de serre (GES) attribuable au numérique passerait de 2,5 % en 2013 à 4 % en 2020 », estime le think tank Shift Project, dans une étude d’octobre 2018. En comparaison, « la part d’émissions de GES des véhicules légers (automobiles, motos…) est d’environ 8 % en 2018, et celle du transport aérien civil d’environ 2 % en 2018 ».

Une consommation équivalente à celle d’un village de taille moyenne

L’ONG Greenpeace documente depuis 10 ans la consommation énergétique des géants du numérique, notamment ceux qui gèrent les centres de données, « qui peuvent consommer autant d’électricité qu’un village de taille moyenne », selon Gary Cook, de l’ONG.

En février, Greenpeace a alerté sur la concentration de data centers, notamment chez l’entreprise Amazon, en Virginie (Etats-Unis). Une Data center alley y revendique que 70 % du trafic internet mondial y transite : pour faire face à l’afflux de demande, le principal prestataire énergétique local, Dominion Energy, s’est tourné vers du non-renouvelable…

Vers une meilleure gestion des ressources

Pourtant, certains acteurs prennent de véritables engagements. « Le secteur agit sur son empreinte énergétique », Carole Maréchal, de DATA4. Cet opérateur de data centers en France, en Italie et au Luxembourg propose à ses clients de connaître « leur empreinte énergétique en temps réel », qu’il s’agisse de consommation d’énergie, d’eau ou la contribution aux gaz à effets de serre. Et ce, « sur l’ensemble du cycle de vie. »

Le Shift Project, qui évoque aussi « l’accélération de l’extraction des métaux, notamment rares » dont beaucoup « sont faiblement recyclables » appelle de ses voeux « une sobriété numérique » globale.