Première dame du Honduras en 2006 après l’élection de son mari Manuel Zelaya, Xiomara Castro est devenue ce jeudi la première femme présidente du Honduras. Elle n’avait jamais pensé faire de la politique jusqu’au coup d’Etat qui avait renversé en 2009 le président de gauche.
« Pendant 200 ans, le Honduras a été gouverné uniquement par des hommes », rappelait dans un entretien à l’AFP en novembre celle qui va désormais entrer dans l’histoire du petit pays d’Amérique centrale.
« Xiomara n’avait jamais imaginé se présenter à la présidence, c’est le coup d’Etat (contre son mari, NDLR) qui lui a donné cette occasion historique », relève le sociologue Eugenio Sosa, professeur à l’Université Nationale. Oratrice au verbe haut prononcé, cette femme, issue d’une famille catholique de la classe moyenne, a gagné sa popularité en prenant la défense des plus déshérités dans un pays où plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Dans un Honduras profondément conservateur et à la tradition machiste, la dirigeante du parti de gauche Libre a réussi à surmonter le double handicap d’être qualifiée par ses opposants de « communiste » et de marionnette de son mari. Cependant, plus que d’un vote d’adhésion, mme Castro a bénéficié d’un vote sanction contre le Parti national (PN, droite) au pouvoir et le président sortant Juan Orlando Hernandez, contre lequel elle avait échoué de peu à se faire élire en 2013.
Cette fois, Xiomara Castro est parvenue à réunir une coalition de partis de gauche et de centre gauche pour l’emporter face au candidat du PN, Nasry Asfura, le dauphin du président sortant.
Groupe 2 / Florian Wozniak