Placé sous contrôle judiciaire, l’humoriste et animateur radio conteste les faits de harcèlement et une partie des menaces malgré un passé ombragé et tumultueux.
L’humoriste et l’ex-animateur écarté de l’antenne de Radio Nova est mis en examen, jeudi 28 mars, pour « menaces de mort », « menaces de crimes réitérés », « envois réitérés de messages malveillants » et « harcèlement moral ». Une mise en examen rapide après ses deux jours de garde à vue mais peu surprenante compte tenu des faits d’accusation et de son passé tumultueux.
À 36 ans, Yassine Belattar avait pourtant une carrière relativement fulgurante, diplômé d’un simple BEP. Humoriste, animateur de radio et de télévision passé par Canal+, France 4 et Le Mouv’, M. Belattar est aussi producteur de spectacles et actionnaire minoritaire du théâtre de Dix Heures dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Pourtant, les critiques commençaient à se faire nombreuses et faisaient débat y compris au sein de la station parisienne.
Un caractère virulent qui enflamment les plateaux
« Bi national et bipolaire », c’est comme cela que se définit Yassine Belattar sur son compte Twitter. Un artiste « énervé », comme il le répète lors de chaque entretien. L’humoriste a d’ailleurs baptisé l’un de ses spectacles « Ingérables » et multiplie les polémiques violentes sur les réseaux sociaux. Ingérable, l’animateur l’est dans ses prises de positions et ses emportements sur les plateaux de télévision. Il n’hésite pas s’en prendre à tous les bords politiques, lui valant une réputation « d’opportuniste », comme le qualifie l’ancien Premier ministre, Manuel Valls. Son caractère, réputé difficile, serait également à l’origine de nombreuses brouilles au sein de ses collaborations professionnelles.
Des comportements « humiliants ou menaçants »
M. Belattar aurait ainsi dérapé avec cinq de ses collègues et acteurs du monde artistique dont l’animateur Kevin Razy et le producteur Kader Aoun. Une ancienne collègue de France 4 aurait également dénoncé un harcèlement moral bien que celle-ci n’ait pas déposé plainte. Elle aurait été entendue dans le cadre de l’enquête préliminaire.
En mars dernier, une enquête de Mediapart évoquait des comportements « humiliants ou menaçants » envers plusieurs personnes. Avec l’aide de son avocate Me Safya Akorri, Yassine Belattar conteste les faits de harcèlement moral et ne reconnait qu’une partie des menaces, évoquant la nécessité de les replacer dans un contexte de « tensions ». L’humoriste est aujourd’hui visé par une enquête suite à une plainte de l’ex-auteur des « Guignols de l’Info », Bruno Gaccio.
Louise Gressier