Le chef de la diplomatie et ministre des Affaires étrangères en Iran, Mohammad Javad Zarif, est en visite Chine le 16 et le 17 mai après un séjour au Japon.
La visite a lieu dans un contexte de fortes tensions entre Washington et Téhéran. Elle représente l’occasion de parler de « questions régionales et internationales » avec les hauts responsables chinois tel que son homologue chinois Wang Yi. Mais avant tout de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont les États-Unis se sont retirés unilatéralement il y a plus d’un an. Le texte prévoit la levée progressive des sanctions économiques imposées à Téhéran.
Dès son arrivée à Pékin, Mohammad Javad Zarif a alors appelé la communauté internationale à prendre des « actes concrets » pour sauver l’accord. Il a déclaré : « Les relations économiques de l’Iran doivent être normalisées […]. Si la communauté internationale et les autres pays membres de l’accord, ainsi que nos amis comme la Chine et la Russie, veulent maintenir cette réalisation, ils doivent s’assurer par des actes concrets que les Iraniens profitent des bénéfices. »
Les gouvernements allemand, français, britannique, russe et chinois sont toujours des partenaires de l’Iran selon l’accord. La Chine est d’ailleurs l’un des principaux importateurs de pétrole iranien. Fin avril, Pékin avait « fait part de sa ferme opposition à la mise en oeuvre de sanctions unilatérales par les États-Unis ».
Une pression américaine exacerbée
Donald Trump a mis fin aux dérogations qui permettaient encore à huit marchés (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d’importer du brut iranien sans s’exposer aux sanctions extraterritoriales américaines contre l’Iran. De plus, la présence militaire américaine a été largement renforcée dans le Golfe. Mohammad Javad Zarif dénonce une campagne de « pression maximale » de Washington à l’encontre de l’Iran.
Mais le 16 mai, il a fermé la porte à l’offre de dialogue du président américain pour mettre fin à l’escalade des tensions dont les deux pays se renvoient la responsabilité. L’Iran espère pouvoir continuer de vendre son pétrole à ses principaux clients, avec la Chine en tête de liste. Son ministre des Affaires étrangères n’a pas caché son intention d’user de moyens détournés pour le faire.