Tête de liste de l’alliance PS-Place Publique pour les élections européennes, Raphaël Glucksmann appelle à poursuivre la mobilisation malgré des sondages décevants.
À Bordeaux, jeudi 2 mai, Raphaël Glucksmann a réuni ses partisans pour tenter d’insuffler une nouvelle dynamique à sa campagne pour les élections européennes. « Nous avons 24 jours, 24 jours pour faire mentir les pronostics, 24 jours pour raconter l’histoire d’une grande remontada, celle de la gauche française et de la gauche européenne. Le fatalisme, la résignation, voilà nos adversaires (…) La campagne ne fait que commencer ».
Ce meeting, qui s’est déroulé au Théâtre Femina, a réuni près de 600 personnes, sans faire salle comble pour autant. « Ensemble, nous allons porter partout dans ce pays, pendant les 24 jours qui restent, ce message : nous pouvons, nous voulons construire une Europe écologique et sociale. Nous pouvons, nous voulons sortir de ce match entre libéraux et nationalistes » a déclaré l’auteur des Enfants du vide.
Entré en campagne mi-mars, sous la double étiquette PS-Place Publique, ce néophyte de la politique peine à faire décoller sa liste, qui recueille entre 5 et 6 % dans les différents sondages.
Glucksmann et Faure tirent à vue sur le gouvernement
Dans un discours d’une quarantaine de minutes, Raphaël Glucksmann n’a pas hésité à égratigner de nombreux membres du gouvernement, à commencer par sa rivale et tête de liste LREM, Nathalie Oiseau. « Messieurs Macron, Castaner, Mme Loiseau ne pourront jamais être des remparts contre l’extrême-droite. Non pas parce qu’à vingt ans elle a été au GUD ou à l’équivalent, ça c’est une erreur de jeunesse et toutes les erreurs de jeunesse sont pardonnées. Mais parce qu’aujourd’hui elle n’assume pas le combat. C’est frappant à quel point ceux qui vous exhortent à voter pour eux comme barrage n’assume le combat sur aucun thème face à l’extrême-droite ».
Il est notamment soutenu par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lui aussi très critique envers l’ancienne ministre chargée des Affaires européennes. « Elle a choisi de faire une non campagne, elle a choisi de se cacher pour éviter d’en sortir une par jour », a-t-il ironisé, dans une allusion aux différentes polémiques qui ont émaillé la campagne de Nathalie Loiseau.
Parmi le public, certains partisans ne cachaient pas leur inquiétude face au score affichés par la liste PS-Place Publique dans les sondages. « Cela m’inquiète beaucoup », a ainsi témoigné auprès de l’AFP, Yoann, 24 ans. « Le PS est encore marqué par le quinquennat de François Hollande et la campagne catastrophique de 2017. Le PS paraît comme une vieille usine qui n’a plus rien à dire. Raphaël Glucksmann a des choses à dire mais il n’est pas entendu », a-t-il analysé.
Auprès de l’AFP, les proches d’Olivier Faure tentent de rassurer. « Je ne suis pas inquiet. Je pense que la campagne n’a pas démarré« , affirme l’un d’entre eux. Un autre, promet que la campagne de M. Glucksmann va s’accélérer la semaine prochaine, avec la présentation de la liste et du programme, lundi matin.
Thibault Bruck (avec AFP)