Mercredi 4 mars, sept candidats à la mairie de Paris ont débattu lors de l’émission « la grande confrontation » sur LCI. L’occasion pour les candidats de mettre en avant leurs ambitions pour la capitale. Retour sur les moments forts de la soirée.
A 10 jours du premier tour des élections municipales, le débat pour la conquête de Paris était attendu. Au bout de trois heures d’échange, les candidats ont pu défendre leurs programmes et leurs points de vue. Anne Hidalgo (PS), Rachida Dati (LR), Agnès Buzyn (LREM), Cédric Villani, Danielle Simonnet (LFI), David Belliard (EELV) et Serge Federbusch étaient présents pour parler propreté, sécurité et écologie.
Désaccord sur l’armement d’une police municipale
La sécurité est au cœur des préoccupations des parisiens. Selon un sondage LCI, il s’agit même du second sujet le plus important (47%) derrière la propreté (54%). La création d’une police municipale est donc un enjeu majeur dans le cadre des élections municipales. Tous les candidats, à l’exception de Danielle Simonnet et David Belliard, s’accordent sur la nécessité de créer cette police municipale.
Le désaccord porte sur l’armement de cette nouvelle autorité. Agnès Buzyn n’a pas hésité à affirmer vouloir armer cette police qui serait « cible d’agressions ». Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement, rejoint l’ancienne ministre de la santé et préconise « une antenne municipale dans chaque arrondissement avec une ligne directe pour tous les habitants 24/24h et 7/7j ainsi qu’un centre de supervision qui coordonera les caméras ». Le représentant du RN, Serge Federbusch, s’est aligné en affirmant que « la première chose qu’un truand fait quand il voit un policier, c’est de regarder son armure ».
Plus modéré, Cédric Villani a estimé que l’armement des agents dépendraient de la mission qui leur sera affectée. Ainsi, les agents de la sécurité quotidienne (« le petit trafic de drogue », « celui qui va surveiller que ça ne castagne pas sur la route ») n’a pas d’intérêt à être armé. Cependant, les policiers missionnés d’interventions de terrains « auront vocation à être armés ». Evitant le juste milieu, Anne Hidalgo ne souhaite pas armer la police. Elle a cependant tenu à rappeler l’augmentation de 24% des agressions à Paris et la diminution de 38% des effectifs de police nationale avant de s’en prendre à Agnès Buzyn : « Je veux le dire à madame Buzyn, son gouvernement a une responsabilité majeure dans ce que je vous montre ici. » La France Insoumise de Danielle Simonnet a réfuté l’idée d’une police municipale estimant que la réponse à l’insécurité se trouve dans les politiques sociales. David Belliard convient sur un déploiement plus important d’agents sur le terrain.
Ecologie et voitures dans Paris
Faut-il réduire encore plus les voitures dans les rues parisiennes ? Réponse positive quasi-unanime. La maire sortante a alors été la cible d’attaque concernant sa politique d’« écologie punitive ». Agnès Buzyn a déclaré vouloir « aller vers une mobilité propre en commençant par les solutions avant la punition ». Rachida Dati, qui souhaite mobiliser un conseil scientifique sur le sujet, tient à « remettre de l’ordre dans le schéma de mobilité, imposé de manière dogmatique et punitive par Anne Hidalgo, où tout est opposition ».
Anne Hidalgo s’est alors défendue en pointant du doigt que la réelle punition était « celle de nous obliger à respirer un air pollué, qui tue, rend malade les enfants, les aînés. Il faut continuer à diminuer la place de la voiture à Paris ». La pollution a justement été mise en avant par Rachida Dati qui a expliqué courir sur les voies de berge et être « apte à la plongée tellement je cours en apnée. Sur certains tronçons, ce sont des latrines à ciel ouvert. Ce n’est pas verdi, ce n’est pas végétalisé ». La question des alternatives aux voitures a donc été souligné: pistes cyclables, interdiction des SUV dans la ville, limitation à 20km/h ou 30 km/h, vélo gratuit à 16 ans…Seul Serge Federbusch souhaite rouvrir les voies sur berge aux voitures s’il venait à être élu.
Cédric Villani a proposé d’étendre à Paris ces alternatives en misant sur les transports en commun au-delà de Paris intra-muros. Il propose par exemple l’automatisation des métro sur les lignes 7,8 et 13. L’actuel maire de Paris s’est faite remarquer sur les réseaux sociaux en expliquant être venue en métro aux studio de la chaîne sans pouvoir se souvenir de quelle ligne il était question.
Lise Lacombe