Matzneff : un adjoint d’Hidalgo entendu comme témoin en pleine campagne municipale

Christophe Girard en 2012. Crédit photo : Georges Biard

Christophe Girard, adjoint à la Culture de la maire de Paris et candidat aux municipales, a été entendu par la police mercredi 4 mars, en tant que témoin pour l’enquête sur l’écrivain Gabriel Matzneff accusé de pédophilie. L’écrivain l’avait qualifié comme étant un ami « proche ».

L’affaire Matzneff s’invite de manière embarrassante dans la campagne municipale d’Anne Hidalgo à Paris. Son adjoint à la Culture, Christophe Girard, a été entendu plusieurs heures, mercredi 4 mars, en tant que « témoin » sur ses liens avec l’écrivain accusé de pédophilie. L’ancien maire du IVe arrondissement est un pilier de la majorité parisienne et figure sur la liste du XVIIIe arrondissement en cinquième position.

Il a été entendu à l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) de Nanterre par les policiers chargés de l’enquête pour viols sur mineur de moins de 15 ans visant Gabriel Matzneff. Les enquêteurs s’intéressaient notamment au soutien financier dont l’écrivain a bénéficié dans les années 80 de la part de la Maison Yves Saint Laurent, dont M. Girard a été secrétaire général entre 1986 et 1987.

Une aide financière à Matzneff

Dans un article intitulé « Un écrivain pédophile sur le banc des accusés. Et les élites françaises aussi », le New York Times a rappelé le 11 février comment M. Girard avait, en 1987, apporté une aide financière à Gabriel Matzneff.

Dans le journal de Matzneff des années 1986-1987, « La prunelle de mes yeux », il est écrit que M. Girard lui a annoncé que la Maison Yves Saint-Laurent financerait « aussi longtemps qu’il le souhaite » les frais de l’hôtel parisien dans lequel il vivait à l’abri des regards et où il voyait régulièrement l’éditrice Vanessa Springora, alors âgée de 15 ans.

Interrogé récemment par l’AFP, Christophe Girard a nié toute proximité avec l’écrivain, alors que M. Matzneff qui lui a dédié « La Prunelle de mes yeux » et l’a qualifié dans les années 2000 d’un de ses amis « les plus proches ». 

EPJT avec l’AFP