Le membre du conseil scientifique était invité dans la matinale de RMC vendredi 5 février. Bruno Lina est directeur du centre national de référence des virus infectieux respiratoires à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. Il a fait un point sur les variants du coronavirus.
Le variant du virus « a été responsable d’une reprise épidémique en Grande-Bretagne« , a affirmé Bruno Lina, virologue à Lyon, dans la matinale de RMC, vendredi 5 février 2021. La capacité de transmission de la maladie était plus forte, entre 40 % et 70 % selon le membre du conseil scientifique.
En France, le taux de pénétration du variant anglais se situe aux alentours de 14 %. Si, en France, le nombre global de cas positif n’a pas explosé et qu’il est relativement stable, c’est « parce que la pénétration du variant anglais est encore lente« , a constaté Bruno Lina, par rapport au Portugal par exemple.
C’est là tout l’enjeu des mesures sanitaires. Bruno Lina a expliqué qu’il faut maintenir l’état actuel de la situation sanitaire en France le plus longtemps possible, « en jouant sur le début de la campagne de vaccination » et en améliorant d’autres actions complémentaires, comme le dépistage.
Le gouvernement français a décidé de faire confiance aux Français, de ne pas reconfiner. Il appelle à la responsabilité. « Il faut au moins se donner la chance d’essayer. La situation actuelle n’est pas catastrophique, loin de là« , a remarqué le scientifique Bruno Lina.
L’efficacité des vaccins face au nouveau variant
Quatre cas du variant brésilien ont été repérés en France. Les inquiétudes concernent notamment la protection des vaccins face au nouveau virus, alors que la campagne de vaccination a commencé depuis plus d’un mois. Selon le chercheur Bruno Lina, « personne aujourd’hui ne dit que ces vaccins ne marchent pas : il s’agit de voir à quel niveau ils sont efficaces. » C’est donc la qualité des anticorps qui va être plus ou moins bonne.
Pour les personnes qui ont déjà été infecté par le coronavirus, « le risque de réinfection est faible avec les virus classiques« , a indiqué Bruno Lina. Face aux nouveaux variants, « ce risque est probablement un peu plus élevé » mais la communauté scientifique n’a pas encore de réponse précise. Le virologue lyonnais a rassuré les auditeurs : « On ne va pas avoir 10 % de la population qui a déjà été infectée qui va l’être à nouveau, ce sera très probablement moins que ça.«
Camille Granjard