Avec plus de 14 000 magasins et une présence sur trois continents, le groupe québécois Couche-Tard s’est surtout développé avec des supérettes adossées à des stations-service. Qui est cette société qui cherche à s’étendre davantage à l’international ?

Si vous avez voyagé un peu partout dans le monde, vous avez pu faire le plein d’essence et acheter un hamburger dans une enseigne au nom francophone : Couche-Tard. Le groupe est québécois et implanté dans trois continents : l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Europe du Nord.

Le géant de l’épicerie en Amérique du Nord, le groupe Couche-Tard, aimerait racheter Carrefour, malgré les réticences du gouvernement français. L’enseigne aimerait gagner en influence en Europe puisqu’elle est pour l’instant peu présente sur les marchés couverts par Carrefour, notamment en France. « Notre plan était de faire de Carrefour une base d’excellence pour consolider le marché, a déclaré au Figaro Alain Bouchard, le président du conseil exécutif de Couche-Tard.

Plus de 14 000 magasins dans le monde, un chiffre d’affaire avoisinant les 50 milliards d’euros et un bénéfice net de 2 milliards d’euros… Le groupe Couche-Tard a des atouts et de l’expérience à faire-valoir. La vente de carburant représente 70 % de son activité.

D’épicier à géant des supérettes

Son fondateur, c’est Alain Bouchard, qui, en 1980, ouvre un magasin à Laval, au Québec. Depuis la banlieue de Montréal, Couche-Tard se développe rapidement en multipliant les rachats. L’homme de 71 ans incarne la légende du « rêve américain », du self-made-man.

Tout en étant étudiant, il travaille dans une épicerie en mise en rayon. Il suit les cours du soir à HEC Montréal. Devenu directeur du développement pour l’enseigne Provi-Soir, il suggère à son patron de multiplier par six le nombre de magasins. Pas une franche réussite : l’enseigne décline. Il poursuit sa carrière en achetant ensuite des « dépanneurs », nom donné aux épiceries de proximité au Québec. C’est en 1985 qu’il rachète l’enseigne Couche-Tard.

Alain Bouchard était le PDG du groupe jusqu’en 2014 quand il a décidé de céder sa place à Brian Hannasch. Alain Bouchard reste un décideur central dans la société puisqu’il est désormais président du conseil exécutif.

L’auteur de sa biographie décrit Alain Bouchard comme « un entrepreneur compulsif » (Couche-Tard ou l’audace de réussir, Editions de l’homme, 2016). Sur le site de l’entreprise québécoise, l’homme d’affaires explique que « l’innovation fait partie de notre ADN« .

Camille Granjard