Pour interdire l’entrée de l’aide humanitaire initiée par l’opposition, Nicolas Maduro ferme les ponts avec la Colombie et la frontière avec le Brésil. Samedi, les forces armées vénézuéliennes ont incendié deux camions chargés de médicaments, en provenance de Colombie. Dimanche, elles ont interdit l’accès au pays d’un cargo américain transportant 250 tonnes de vivres.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, ferme une à une les frontières du pays à l’aide humanitaire. Samedi 24 février, l’armée a incendié deux camions de médicaments en provenance du Brésil et de la Colombie, obligeant le président colombien, Ivan Duque, à rappeler les autres camions pour préserver les chargements. Le lendemain, le Midnight Stone, un cargo en provenance des Etats-Unis et contenant 250 tonnes de vivres et de médicaments, est contraint de regagner l’île de Curaçao, dans les Caraïbes, suite aux menaces de la marine vénézuélienne.
Le blocage frontalier ordonné par le gouvernement a dégénéré en violences notamment XXXXX. « Cette action pacifique et de caractère humanitaire a été interrompue depuis le Venezuela sous le régime usurpateur de Maduro avec une répression violente et disproportionnée », a déclaré Carlos Holmes Trujillo, ministre des Affaires étrangères colombien, lors d’une conférence de presse dans la ville frontalière de Cucuta. En effet, ces affrontements ont fait deux morts et près de 300 blessés.
Les soutiens de l’opposition
La population est confrontée à une grave crise économique, aux pénuries de nourriture et de médicaments et à une hyperinflation. Pour l’opposition, représentée par Juan Guaido, président par intérim autoproclamé, et les pays qui la soutiennent dont les Etats-Unis et la France, cette aide est indispensable. Face à la famine et la pauvreté qui sévissent, Nicolas Maduro justifie son refus d’aide humanitaire en accusant les Etats-Unis d’y trouver l’occasion d’une intervention militaire qui vise à l’évincer du pouvoir. Par ailleurs, il tient pour responsable le gouvernement américain de l’état actuel du pays qui résulte de la politique et des sanctions contre le Venezuela.
Dans ce contexte, les opposants soutiennent Juan Guaido qui se dit prêt à « envisager toutes les éventualités » contre Nicolas Maduro. Le président intérimaire autoproclamé rencontrera lundi à Bogota, capitale de la Colombie, ses alliés du Groupe de Lima, composé de 14 pays latino-américains et du Canada, et Mike Pence, vice-président américain. Ils devront définir des mesures pour contraindre le président à quitter le pouvoir .
Elodie Cerqueira / AFP