Une nouvelle manière de jouer se démocratise sur le net : le streaming de jeux vidéos. Un nouveau concurrent pour les consoles traditionnelles.

 

« Clairement [c’est] la fin des consoles. À terme, le « streaming » va les tuer », explique Charles-Louis Planade, analyste jeux vidéo à Midcap Partners. Si des plates-formes de « streaming » de jeux vidéo avec abonnement existent déjà, Google va plus loin avec l’annonce de la sortie prochaine de sa plate-forme Stadia. Grâce à la puissance du « cloud », il y sera possible de jouer à des jeux vidéo directement en ligne.

C’est un tournant de l’industrie vidéo-ludique qui se joue : « Plus besoin de consoles, il suffira juste d’avoir Google Chrome, un écran et une manette », annonce Charles-Louis Planade. Les parties de jeux se feront grâce aux abonnements « freemium », c’est-à-dire avec une base gratuite mais incluant des achats intégrés, à l’image de la référence en la matière, Fortnite.

Les consoles ont encore leurs coups à jouer

Les plates-formes de streaming font apparaitre de nouveaux enjeux dans l’industrie du jeu vidéo. « Si nous sommes dans un modèle où l’éditeur est rémunéré en fonction du temps passé sur le jeu, l’intérêt pour l’éditeur sera de garder le joueur le plus longtemps possible », analyse Audrey Leprince. La logique du streaming amène donc un grand risque d’uniformisation des jeux vidéos « interminables », « sans but » et « répétitifs ». La crainte des jeux « bâclés » est elle aussi très forte.

Autre contrainte : la technique. Si trop de personnes jouent en même temps, il y a des risques de ralentissement de la plate-forme et des jeux qu’elle contient. La condition nécessaire pour profiter de ces offres est de disposer d’une bonne connexion, fibre optique ou 5G, des techniques pas ou peu déployées en France. Jérémie, joueur régulier se demande : « Le jeu vidéo peut être un plaisir solitaire sans avoir besoin d’être en permanence en ligne. Comment tu fais si tu n’as pas de connexion Internet? »

 

Juliette Moreau Alvarez