Sans grande surprise, Hilary Clinton domine la primaire démocrate. Côté Républicain, la crédibilité du millionnaire Donald Trump dans la course à la Maison Blanche se posait. Mais il est désormais en tête, avec trois états sur quatre remportés. Le point sur les primaires à moins d’une semaine du Super Tuesday, jour décisif dans le scrutin.
Donald Trump a remporté, dans la nuit de mardi à mercredi, sa troisième victoire. Après le New Hampshire et la Caroline du Sud, le magnat des affaires peut ajouter le Nevada à son tableau de chasse et file en tête de la course. Son principal rival, Ted Cruz, n’a remporté que le caucus de l’Iowa. Dans le Nevada, l’écart est parlant entre le sulfureux Trump (44%) et Ted Cruz (23,3%), talonné par Marco Rubio (23%).
Mais aucune conclusion générale ne saurait être tirée de ces résultats. Dans les primaires, où tout se joue par Etats, la popularité et l’implication des candidats sur le territoire influence pour beaucoup les électeurs. On notera par exemple l’incroyable percée de John Kasich dans le New Hampshire, arrivé juste derrière Donald Trump dans ce petit État alors que, la semaine précédente, il n’avait recueilli que 2% des voix au caucus de l’Iowa. Ce résultat est moins surprenant quand on sait que Kasich, gouverneur de l’Ohio, a participé à plus de 100 rencontres électorales dans le New Hampshire. Une concentration d’efforts qui a payé mais ne permet pas de prédire son succès ailleurs.
Alors que seuls quatre Etats se sont prononcés, la réussite de Donald Trump pourrait s’affaiblir par la suite, notamment dans des Etats marqués à gauche comme la Californie et l’Illinois et où l’élection est ouverte à tous, y compris aux démocrates.
Pas de Bush dans la course à la Maison Blanche, une aubaine pour Clinton ?
Côté démocrate, seuls trois États se sont prononcés pour l’instant. La Caroline du Sud, qui a placé le Républicain Trump en tête le 20 février, ne s’exprimera que samedi pour le candidat démocrate. Hilary Clinton est pour l’instant favorite, avec une victoire dans l’Iowa et le Nevada. Dans l’Iowa, la victoire de Clinton (49,86%) s’est jouée à peu (49,57% pour Bernie Sanders). Le socialiste s’est imposé dans le New Hampshire avec 60% des voix, loin devant la femme de l’ex-président (38%). La tendance pourrait donc s’inverser au profit du sénateur du Vermont qui surprend l’Amérique avec son discours de gauche. A moins qu’Hilary Clinton ne se démarque et sache profiter de l’abandon du Républicain Jeb Bush, le candidat le plus à même de la déstabiliser lors d’un scrutin présidentiel.
Les tendances devraient s’éclaircir la semaine prochaine avec le Super Tuesday, le rendez-vous souvent décisif de la primaire. Plusieurs États organisent leur scrutin le même jour, ce qui permet de prendre la température du vote. Un processus qui est critiqué puisque ceux qui votent plus tard semblent avoir moins d’importance, l’issue du scrutin étant parfois déjà scellée. Cette année, il aura lieu le mardi 1er mars et 12 États sur 50 voteront ce jour là. Mais puisqu’il est placé assez tôt dans le calendrier des primaires, des surprises pourront encore intervenir après le Super Tuesday. Dix-sept Etats seront encore amenés à voter après cette date.
Mais ce n’est qu’à l’été 2016 que les candidats des deux partis pour l’élection seront désignés. La convention nationale, où les délégués élus lors des primaires votent finalement pour un candidat, aura lieu du 18 au 21 juillet pour les Républicains et du 25 au 28 juillet pour les Démocrates.
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J.L