Après la décision de François Fillon maintenir sa candidature à l’élection présidentielle malgré une convocation du juge, les proches du candidats sont divisés. Dix-huit élus ont déjà annoncé officiellement leur retrait.
Le camp de la droite est plus divisé que jamais. Convaincus que François Fillon devrait se retirer à cause de sa convocation le 15 mars prochain en vue d’une possible mise en examen, les soutiens sont nombreux à annoncer leurs retraits depuis ce mercredi. Bruno Le Maire a été le premier a ouvrir la marche des sortants, expliquant dans un tweet publié après la conférence de presse de François Fillon qu’il démissionnait de ses fonctions de représentant pour les affaires européennes et internationales dans la campagne du candidat Les Républicain. « Le 26 janvier dernier, François Fillon déclarait devant les Français que dans ce cas de figure, il retirerait sa candidature à la présidence de la République française. Je crois au respect de la parole donnée. Elle est indispensable à la crédibilité de la politique. Elle est la condition nécessaire pour mener sereinement les efforts de redressement de la France », a justifié le député de l’Eure en remettant sa démission.
Dans la foulée, des élus Les Républicains ont pris la même décision. La député Laure de la Raudière démissionne elle aussi de la campagne de François Fillon, où elle occupait la fonction de porte-parole pour le numérique. Le député-maire de Reims Arnaud Robinet se retire également, écrivant sur Twitter « l’idée que je me fais de la Politique m’oblige à me mettre en retrait de la campagne ». D’autres élu ont fait le même choix : dans Le Monde, le maire LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau appelle François Fillon à un « sursaut éthique », la sénatrice LR Fabienne Keller exhorte dans un communiqué François Fillon à « prendre une décision plus grande que son destin personnel », tandis que la vice-présidente de l’Assemblée nationale affirme qu’il « est grand temps que nous puissions avoir un autre candidat ». Au total, 18 élus ont déjà fait savoir officiellement qu’ils lâchaient François Fillon, selon un décompte de Libération.
Je comprends et je soutiens la décision de @BrunoLeMaire https://t.co/7KvqwnZWgj
— Laure de La Raudière (@lauredlr) 1 mars 2017
La démobilisation semble profonde et atteint jusqu’aux plus petites mains des Républicains. Avant la conférence de presse de mercredi, RTL soulignait déjà les réticences des élus à recevoir le candidat et la difficulté à organiser les déplacements, faute de trouver des salles dans les communes.
L’UDI suspend sa participation
L’Union des démocrates et indépendants (UDI) suspend son soutien à François Fillon, a annoncé Jean-Christophe Lagarde à l’AFP mercredi soir. Les centristes ont pris cette décision après une réunion dans la foulée de la conférence de presse du candidat Les Républicains. « Je réunirai la semaine prochaine le bureau exécutif de l’UDI afin que nous prenions une décision collective », a précisé Jean-Christophe Lagarde. En attendant cette décision, la participation de l’UDI à la campagne de François Fillon est suspendue. »
Un rassemblement de soutien prévu dimanche
Peu après la conférence de presse de François Fillon, un proche du candidat a confié au Monde que « toute la question est de savoir si le socle des soutiens de Fillon tient. Pour l’instant, le premier cercle semble tenir le choc », citant François Baroin, Bruno Retailleau, Gérard Longuet, Bernard Accoyer ou Xavier Bertrand, présents hier au QG du candidat à la présidentielle et lors de sa prise de parole.
Le député LR Jérôme Chartier, conseiller spécial de François Fillon, a annoncé mercredi sur France 5 un rassemblement de soutien au candidat Les Républicains, prévu dimanche après-midi à 15 heures, place du Trocadéro à Paris. «Dimanche, c’est un rassemblement de soutien à François Fillon, ce n’est pas un rassemblement contre les juges, mais un rassemblement pour sa candidature», a ajouté le député.
➡️ Grand rassemblement populaire pour soutenir @FrancoisFillon DIMANCHE 5 MARS à 15h au TROCADÉRO 💪 pic.twitter.com/E2SyOQ4iwB
— Fillon 2017 🇫🇷 (@ElyseeFillon17) 1 mars 2017
Pas sûr que cela suffise à relancer la campagne de François Fillon et à remobiliser ses électeurs, alors que le candidat continue sa dégringolade dans les sondages.