Le sort de l’opposant Alexeï Navalny est à nouveau entre les mains de la justice moscovite. L’Espagnol Josep Borrel doit s’entretenir aujourd’hui sur le devenir de l’activiste, avec Sergeui Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe.
Ennemi juré du Kremlin et militant anti-corruption, Alexeï Navalny, 44 ans, a écopé mardi de deux ans et huit mois d’emprisonnement pour avoir enfreint un contrôle judiciaire datant de 2014. Le chef de la diplomatie européenne doit évoquer ce vendredi à Moscou le sort de l’activiste. Il est jugé le même jour dans un nouveau procès, après une première condamnation à près de trois ans d’emprisonnement. Il est accusé d’avoir diffusé des informations « mensongères » et « injurieuses » au sujet d’un ancien combattant de la Seconde guerre mondiale partisan au pouvoir.
Pourparlers entre l’UE et la Russie
Moscou qualifie les critiques occidentales dans cette affaire « d’ingérence« . Les autorités russes, déjà visées par de multiples sanctions occidentales, sont restées sourdes à l’ensemble des critiques nationales et internationales.
Certains États de l’Union européenne évoquent la possibilité de nouvelles sanctions, notamment l’Allemagne contre la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE auront une première discussion sur le sujet le 22 février. Le projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne est un levier de pression. La France demande son abandon alors que Berlin refuse.
L’arrestation de d’Alexeï Navalny, le 17 janvier, dès son retour de cinq mois de convalescence en Allemagne, a suscité des manifestations réprimées à travers le pays. De nombreuses ONG et des médias russes ont dénoncé les brutales représailles des autorités. Elles ont donné lieu à pas moins de 10 000 arrestations émaillées de violences policières. Un record ces dernières années en Russie.
Anne-Charlotte Le Marec avec l’AFP