Pourquoi le livre « On a chopé la puberté » ne sera pas réédité par les éditions Milan

La maison d’édition française a expliqué qu’elle ne rééditera pas le livre pour pré-adolescents jugé sexiste, à la suite du tollé sur les réseaux sociaux et à la pétition demandant son retrait.

« Dans un souci d’apaisement », les éditions Milan ont annoncé samedi 3 mars dans un communiqué que l’ouvrage jugé sexiste, On a chopé la puberté, ne sera pas réédité. Publié en février dernier, le livre destiné aux enfants à partir de neuf ans avait fait l’objet d’une « campagne d’une violence extrême sur les réseaux sociaux », poursuit le communiqué.

A la suite de ce tollé, la maison d’édition a décidé de ne pas réimprimer l’ouvrage, « aujourd’hui en rupture de stock ». D’après Christophe Tranchant, directeur général des éditions Milan, il s’est vendu à 5 000 exemplaires environ.

De nombreux passages ont interpellé les internautes, notamment : « Grâce à tes seins en plein développement, tu as enfin attiré l’attention du bel Ethan, dont tu es secrètement amoureuse depuis la maternelle » ou encore « Tu as ENFIN le droit de porter du fard à paupières, du gloss, voire du mascara au collège. Victoire! » peut-on lire dans l’ouvrage. Les réseaux sociaux ont notamment accusé les éditions de promouvoir le harcèlement et le sexisme.

 

Une pétition fait plier l’éditeur

Face à la polémique, les éditions Milan n’avaient sans doute pas d’autres choix que de retirer le livre du marché. D’autant plus qu’une pétition avait été lancé le vendredi 2 mars et demandait de retirer du marché ce livre « sexiste et dégradant » : « A l’âge où les jeunes filles se construisent et à travers ce type d’ouvrage, la société leur fait comprendre qu’elles sont à disposition sexuelle, qu’on peut les juger sur leur physique et qu’elles doivent masquer leur corps. Ça leur apprend aussi qu’attirer les garçons grâce à leur poitrine naissante “ c’est cool ” ».

Dans un premier temps, les éditions Milan avaient essayé de se défendre en mettant en avant « le ton volontairement décalé et humoristique » de cet ouvrage-documentaire. Toujours selon l’éditeur, sur dans un article aujourd’hui supprimé de son blog, le livre est « destiné à dédramatiser une période souvent difficile à vivre à l’adolescence ».

Finalement, avec plus de 148 000 signataires en moins de 48 h, la maison française a cédé. Une victoire dont s’est félicitée Mathilde Blondel, la créatrice de la pétition : « En pleine période Metoo, alors que de nombreuses voix ont trouvé la force de se faire entendre, alors que nous pensions avoir fait un pas en avant, un tel livre est une insulte (…) l’union fait la force une fois de plus. »

Laure Le Fur et Virginie Ziliani