Athlétisme : Caster Semenya, la réponse par les pointes

Caster Semenya court malgré la polémique à Doha / Yann Caradec

L’athlète hyperandrogène sud-africaine Caster Semenya, qui va devoir baisser artificiellement son taux de testostérone dès le 8 mai, court ce soir à Doha.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, son nom est apparu discrètement sur la start-list du 800m de la première étape de la Diamond League qui se déroule à Doha ce vendredi soir.

La Sud-Africaine Caster Semenya sera la principale attraction du meeting, au surlendemain du jugement du Tribunal arbitral du sport (TAS) sur les athlètes hyperandrogènes.

 

Le TAS a débouté mercredi le recours de Semenya contre les règles de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) obligeant les athlètes hyperandrogènes, comme elle, à faire baisser leur taux de testostérone sous le seuil de 5 nmol/L de sang. L’IAAF a immédiatement annoncé l’entrée en vigueur de son règlement dès le 8 mai, concédant seulement une semaine aux athlètes concernées pour faire baisser médicalement leur taux de testostérone.

Le record du monde dans le viseur

Le TAS a cependant assorti son jugement de réserves sur plusieurs points du règlement de l’IAAF, jugé « discriminatoire », mais « nécessaire, raisonnable et proportionné » pour atteindre l’objectif de l’IAAF de préserver l’intégrité de l’athlétisme féminin. L’instance de recours doute notamment de l’avantage athlétique des femmes hyperandrogènes sur le 1.500 m et le mile (1.609 m), alors que le règlement concerne les épreuves du 400 m au mile.

Au cours d’une conférence de presse tendue, le président de l’IAAF Sebastian Coe a indiqué que « L’athlétisme connaît deux classifications: par âge et par sexe. Nous nous acharnons à protéger ces deux classifications « .

De son côté, Caster Semenya a réagi par des tweets déterminés. « La décision du TAS ne m’arrêtera pas« , a indiqué dans un communiqué Caster Semenya, déclarant dans un autre tweet : « Ils rient de moi parce que je suis différente, je ris d’eux parce qu’ils sont tous les mêmes. »

 

Quelle sera sa réponse ce soir sur la piste ? Auteure du temps canon de 1 min. 54 sec. à Paris l’année dernière, à une seconde du record du monde (4e meilleure performance de tous les temps), Caster Semenya semble avoir les jambes pour battre ce record qui date de plus de 35 ans.

Nathan Vildy (avec AFP)