Birmanie : Joe Biden appelle les généraux putschistes à abandonner le pouvoir

Le président américain Joe Biden a demandé aux généraux birmans, qui ont renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, de « renoncer au pouvoir » sans conditions, jeudi 4 février. Sur place, un proche de l’ex-dirigeante a été arrêté et les appels à résister au putsch se propagent.

« L’armée birmane doit renoncer au pouvoir dont elle s’est emparée, libérer les défenseurs et militants qu’elle a arrêtés, lever les restrictions sur les communications et s’abstenir de toute violence« , a déclaré M. Biden. Quelques heures auparavant, la Maison Blanche avait envisagé des « sanctions ciblées » contre les militaires putschistes. Trois jours après leur coup d’Etat, l’armée, qui a mis fin à la fragile transition démocratique du pays, avait ordonné aux fournisseurs d’internet de bloquer l’accès à Facebook.

Vendredi 5 février au matin, Win Htein, un vétéran de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) âgé de 79 ans qui a longtemps combattu aux côtés d’Aung San Suu Kyi, a été « arrêté au domicile de sa fille », selon le porte-parole du parti. Il a longtemps combattu aux côtés de Aung San Suu Kyi, mise au secret depuis son arrestation.

Des signes de résistance

 Un rassemblement a eu lieu à Mandalay (centre), des manifestants arboraient des pancartes :  « Protestation du peuple contre le coup d’État militaire !« . Quatre personnes ont été interpellées, selon les médias locaux. A Rangoun, des habitants scandaient : « Vive Mère Suu Kyi ! ». Des appels à la « désobéissance civile » se sont créés sur Facebook, porte d’entrée d’internet pour une grande partie de la population.

Cependant, la plate-forme a fait savoir que ses services étaient « perturbés ». La société norvégienne Telnor, un des principaux fournisseurs de télécommunications du pays, a confirmé que les autorités avaient émis un ordre pour « bloquer temporairement » le réseau. Les militaires ont émis un avertissement contre toute publication ou discours qui encourageraient des émeutes ou une situation instable.

Jeudi 4 février, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé sa « profonde préoccupation » et a demandé « la libération de tous les détenus ».

Jeanne Groscolas avec l’AFP