Plombée par les incertitudes sur l’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne, la livre britannique poursuit sa dégringolade mercredi, s’enfonçant sous 1,40 dollar à des niveaux plus vus depuis près de sept ans.
Le Brexit a des enjeux politiques, mais aussi économiques. Mercredi midi, la livre valait 1,3879 dollar, un niveau bas plus atteint depuis mi-mars 2009, contre 1,4022 dollar mardi soir et 1,4148 dollar en fin de semaine dernière. L’impact de « la menace du Brexit est évident sur la livre britannique qui est en chute libre« , a observé Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
La livre sombre depuis lundi, après le ralliement du très influent maire de Londres Boris Johnson au camp des partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Il s’est ainsi lancé dans un face-à-face avec le Premier ministre britannique David Cameron, dont il est vu comme le possible successeur.
Le Londonien a engagé une campagne qui bat son plein depuis l’annonce samedi de la tenue d’un référendum le 23 juin sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE, à la suite des concessions obtenues par David Cameron à Bruxelles en fin de semaine dernière auprès de ses partenaires européens.
Une chute conjointe de l’euro
« Une baisse de la livre est habituellement une bonne chose pour les exportateurs britanniques mais seulement dans la mesure où elle renforce leur compétitivité à l’étranger. Cela n’est pas le cas si elle dégringole du fait de craintes de voir le Royaume-Uni rompre des liens commerciaux en quittant l’Europe« , a indiqué l’analyste Jasper Lawler.
« La confiance dans l’Europe pourrait également éclater si la deuxième économie » de l’UE décide de quitter l’Union, car « il y aurait des conséquences pour la cohésion européenne« , a prévenu Michael Hewson, analyste lui aussi chez CMC Markets.
L’euro a également chuté mercredi midi à 1,0957 dollar, son niveau le plus faible en trois semaines.
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L.B.