L’exécutif européen « n’hésitera pas » à lancer des procédures d’infraction contre les pays refusant d’accueillir des demandeurs d’asile depuis l’Italie et la Grèce, a prévenu la Commission.
Après le dialogue, place aux sanctions. La Commission européenne a durci le ton ce jeudi face aux États membres de l’Union européenne, en menaçant de sanctions ceux qui refusent d’accueillir des réfugiés.
Sur fond d’arrivées incessantes sur les côtes italiennes et de fragilité du partenariat noué avec la Turquie pour mettre fin aux traversées massives en mer Egée, la Commission a appelé à durcir les mesures nationales contre les migrants économiques. « Il en va de notre devoir de pouvoir affirmer clairement, aux migrants, à nos partenaires dans les pays tiers et à nos concitoyens, que si des personnes ont besoin d’aide, nous les aiderons, sinon, elles doivent rentrer », a insisté le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.
Seulement 13 500 relocalisations sur 160 000 prévues au départ
L’exécutif européen « n’hésitera pas » à lancer des procédures d’infraction contre les pays refusant d’accueillir des demandeurs d’asile depuis l’Italie et la Grèce, a prévenu devant la presse le commissaire chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos. Le commissaire avait jusque-là surtout insisté sur sa préférence pour le dialogue afin de « les convaincre ».
Quelque 13 500 demandeurs d’asile ont pour l’heure été « relocalisés » depuis la Grèce et l’Italie (dont environ 9 600 depuis la Grèce), alors que les autres pays européens s’étaient engagés en septembre 2015 à en répartir jusqu’à 160 000 en deux ans. Mais la Hongrie, l’Autriche et la Pologne « refusent toujours de participer au programme », tandis que d’autres (la République tchèque, la Bulgarie, la Croatie et la Slovaquie) « n’y prennent part que dans une mesure très limitée », a déploré la Commission.
Raccourcir les délais de recours
La Commission, qui a proposé de mettre à disposition 200 millions d’euros en 2017, demande notamment aux États membres de raccourcir « les délais de recours » contre les décisions de retours, qui ne doivent plus « comporter de date d’expiration ». Elle a pressé tous les États membres à placer « en rétention les personnes auxquelles une décision de retour a été signifiée », dès lors qu’il y a un « risque de fuite », et à autoriser des durées de rétention d’au moins six mois.
Rédaction avec AFP