Centrafrique : plus de 200 000 personnes déplacées en moins de 2 mois

Les violences en Centrafrique ont déplacé plus de 200 000 personnes en moins de deux mois, dont un peu plus de la moitié ont fui vers les pays voisins, a indiqué l’ONU vendredi.

Lancée en décembre, une offensive de groupes armés visant la capitale Bangui a entrainé des flux de migrations. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), près 92 000 réfugiés sont arrivés en République démocratique du Congo (RDC) et 13 240 autres ont fui au Cameroun, au Tchad et au Congo. « Les réfugiés continuent d’affluer« , a déclaré un porte-parole de l’agence de l’ONU, Boris Cheshirkov, lors d’un point de presse.

Des élections sous fond de rebellions

Les élections présidentielles et législatives se sont tenues dans un pays en proie depuis 2013 à une guerre civile, très meurtrière jusqu’en 2018, et ravivée par l’annonce d’une offensive rebelle pour empêcher ces scrutins.

La République centrafricaine a décrété cette semaine l’état d’urgence pour 15 jours sur l’ensemble du pays, majoritairement sous contrôle de groupes armés, et où le président Faustin Archange Touadéra a été réélu officiellement.

Une aide humanitaire entravée

Selon le HCR, « l’instabilité persistante entrave les efforts d’aide humanitaire et pose des difficultés pour accéder auprès des déplacés internes » et la route principale habituellement empruntée pour ravitailler Bangui a été fermée.

Des groupes armés se trouveraient dans les sites de Batangafo et Bria où des communautés déplacées ont trouvé abri, selon l’agence de l’ONU, pour qui « cette présence compromet fortement la protection des personnes déplacées, qui risquent le recrutement forcé, la restriction de mouvement, l’extorsion ou les menaces« .

Des zones rendues inaccessibles

Nourriture, abris, médicaments et documents d’identité… les réfugiés ont d’urgents besoins. Le HCR pré-positionne du matériel de secours dans la province du Nord-Oubangui, avant que de vastes zones ne deviennent inaccessibles par la route en raison de l’arrivée imminente de la prochaine saison des pluies.

Le HCR procède à l’enregistrement biométrique quotidien de près de 1 000 nouveaux arrivants. Les besoins de l’agence pour aider les réfugiés centrafricains cette année s’élèvent à 151,5 millions de dollars, qui sont actuellement financés à hauteur de 2 %.