La proposition de loi du député LREM Patrick Vignal « relative au choix du nom issu de la filiation » a été adoptée en première lecture dans la nuit de mercredi à jeudi par 49 voix contre 5 et 2 abstentions.
Abandonner le nom reçu à la naissance pour prendre celui de l’autre parent : l’Assemblée nationale a donné son feu vert à un texte de « liberté » permettant de changer de patronyme plus facilement, une fois dans sa vie. Ce texte touche, à travers le nom et sa transmission, à un fondement de l’état-civil et de l’identité individuelle.
La proposition de loi simplifierait ce parcours : une fois dans sa vie, tout majeur pourrait demander à prendre, ou ajouter, le nom de son autre parent. La lourde procédure actuelle passant par le ministère de la Justice se ferait via une simple démarche en mairie, sans avoir à se justifier.
Le flot des débats souvent animés a été marqué par le témoignage personnel de la députée Aina Kuric (groupe Agir, majorité) : « Je suis victime d’un père incestueux (…) et je ne souhaite plus porter le nom de mon bourreau. Je souhaite porter celui de la femme qui m’a faite, et c’est ma mère« , a-t-elle lancé, en décrivant les démarches actuelles complexes pour y parvenir. « On ne change pas de nom pour s’amuser, parce que cela fait plaisir« , a-t-elle ajouté sous les applaudissements.
Les oppositions de gauche et de centre-droit ont apporté leur soutien à cette proposition, tout comme le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, favorable à cette réforme qui permettra de répondre « à ces personnes qui supportent leur nom plus qu’elles ne le portent« .
A droite et à l’extrême droite, certains ont à l’inverse dénoncé, à l’instar de Sébastien Chenu (RN), une réforme visant à « déconstruire l’identité et la famille« .
Groupe 2 / Coline Poiret