Le sanctuaire de Lourdes a annoncé des mesures pour éviter une contagion alors que la saison des pèlerinages s’ouvre le 5 avril. La cité mariale met en place un dispositif inédit.

Bassins fermés, confessionnaux dotés de gels hydroalcooliques ou comptage des pèlerins : même si aucun cas n’a été enregistré à Lourdes ou dans les Hautes-Pyrénées, la direction du sanctuaire se prépare à la propagation du coronavirus.

« Il a été assez vite décidé la fermeture des piscines parce qu’elles sont un lieu de promiscuité où les hospitaliers baignent les pèlerins », précise le recteur du sanctuaire, Mgr Olivier Ribadeau Dumas. Ces bassins attirent tous les ans quelque 350 000 pèlerins qui s’y immergent dans l’espoir d’une guérison.

« Une première » à Lourdes

Sous une pluie fine, ils sont quelques dizaines de pèlerins seulement à se recueillir dans le sanctuaire en ce mois de mars. Mais dans un mois, ils seront des milliers à affluer.

« Nous devrons alors tenir compte de la demande (du gouvernement) de ne pas mettre dans un lieu confiné plus de 5.000 personnes en ayant notamment recours au comptage des fidèle et à leur redéploiement à différents endroits du sanctuaire », souligne Mgr Ribadeau Dumas.

Pour Alessandro de Franciscis, médecin permanent au sanctuaire, la situation est « une première ». Il comprend que des personnes malades, environ un tiers du contingent de pèlerins, puissent annuler leur voyage, sachant que le taux de mortalité lié au virus est plus élevé chez les personnes souffrant d’affections cardiovasculaire ou respiratoire, de diabète ou d’un cancer.

Des annulations malgré tout

Un pèlerinage d’enfants handicapés, prévu en avril a été annulé par l’association anglaise HCPT. « Environ 15% des pèlerins prévus en avril ont annulé ou reporté leur venue, notamment les Italiens », détaille le recteur du sanctuaire.

« Ça fait 32 ans que je suis en place et jamais dans le passé nous n’avons connu quelque chose d’aussi puissant que ce qui nous arrive aujourd’hui », affirme M. Martin, propriétaire et directeur du Best Western de Lourdes.

EPJT avec AFP