Après avoir échappé aux radars durant plusieurs années, cinq Français vont être jugés à Rennes pour la diffusion illégale en streaming de chaînes sportives. Plusieurs grands groupes tels Canal Plus ou beIN Sports se sont portés partie civile.
Avec quatre autres prévenus, le créateur de sites de streaming, Olivier O., 46 ans est accusé d’avoir diffusé sur « une galaxie de sites », depuis au moins 2014, des événements sportifs (football, basket, rugby…) réservés aux abonnés de chaînes payantes. La chaîne Canal Plus était ainsi diffusée gratuitement 24H/24, selon le président du tribunal.
Avec d’autres chaînes tels BeIN Sports ou SFR, Canal Plus a subi d’importants préjudices. Les neuf sites les plus fréquentés ont attiré plus de 7,5 millions de visiteurs uniques de 2014 à 2017, selon une estimation citée à l’audience. En septembre 2017, 327.000 visiteurs uniques se sont connectés sur le site « BeIn Sports streaming », d’après la même source.
Un service lucratif
Les visiteurs des sites étaient « bombardés » de publicités, qui auraient rapporté des sommes importantes à Olivier O., dont l’une des trois maisons, le véhicule et l’assurance-vie ont été saisis par les enquêteurs, selon le président.
Le prévenu a assuré que l’essentiel des revenus publicitaires qu’il touchait venaient de sites légaux, sans lien avec le streaming. Interrogé sur un message qu’il a rédigé disant « on a 237 K euros en liquide », il n’a pas su l’expliquer. « Je ne sais pas, ce sont des prévisions », a-t-il bafouillé.
La société Canal Plus, qui s’est portée partie civile, réclame 29,9 millions d’euros de dommages et intérêts aux prévenus qui encourent une peine maximale de dix ans de prison.
EPJT avec l’AFP