Le documentaire « L’image qu’on s’en fait » de Seb Coupy, disponible gratuitement sur la plateforme Tënk, s’intéresse aux panneaux qui jalonnent l’autoroute. Longs de 10m2, ils ont pour lourde tâche de résumer le patrimoine d’une région en une image.
La tarte Tatin, le château de Chenonceau, une route des vins… Sur les bords de l’autoroute, des éléments du patrimoine français sont mis en avant sur des panneaux à fond marron. S’ils n’ont pas pour fonction d’éclairer le conducteur, ils servent avant tout à appâter le touriste, pour lui vanter des richesses régionales. Ils donnent une vision de la France champêtre, en incitant le voyageur à s’arrêter pour venir découvrir un paysage typique.
Le documentaire « L’image qu’on s’en fait » disponible sur Tënk jusqu’au 12 mars 2020, s’arrête sur ces panneaux que les automobilistes remarquent rarement quand ils roulent à 130km/h.
Un choix parfois compliqué
Il est difficile de savoir que privilégier entre les monuments, les spécialités gastronomiques, les personnages historiques ou les animaux. Le documentaire révèle combien il est ambitieux de vouloir résumer un territoire aux multiples facettes en une image.
Pour certains, il y a même un vrai débat qui s’organise. Le réalisateur revient sur l’histoire du panneau de Pithiviers, au bord de l’A19. Avec son église et son champ de blé, il rassemble des éléments emblématiques de la commune. Pourtant, il n’est pas du goût de la confrérie de Pithiviers pour laquelle il manque le fameux gâteau à l’amande du village. Des réunions sont régulièrement menées pour savoir qui du fromage ou du bison doit être vu prioritairement.
Le documentaire montre comment ces décisions questionnent avant tout le rapport des habitants à leur territoire. La France, première destination touristique du monde, a tout intérêt à choyer ces panneaux marrons si elle veut que les automobilistes s’arrêtent sur le bord de la route.
Caroline Frühauf