Excision : les jeunes filles, potentielles victimes lors de retour au pays

La France dénombre 60 000 femmes excisées. (Photo : Excisions, parlons-en !)

Une association lance aujourd’hui une campagne de prévention contre l’excision dont les jeunes filles peuvent être victimes quand elles retournent dans leur pays d’origine.

Si la situation tend à s’améliorer au fil des années, on dénombrerait encore 60 000 femmes excisées sur le territoire français. Isabelle Gillette-Faye, sociologue, directrice du Groupe Femmes pour Abolition Mutilations Sexuelles et des Mariages Forcés (GAMS) et vice-présidente de l’association « Excision, parlons-en ! » veut continuer d’alerter sur cette pratique.

Une campagne de prévention et d’information contre l’excision avec un clip vidéo (ci-dessous) et des affiches au slogan « Tu pensais partir en vacances ? » est ainsi lancée ce vendredi par l’association « Excision, parlons-en ! ». Selon l’association, une fille sur trois est menacée d’excision quand elle rejoint le pays d’origine de ses parents pour les vacances.

« Certaines mères ont pris la route de l’exil et sont venues en France pour éviter à leur fille l’excision. Mais si leur fille est protégée en France, ce n’est pas forcément le cas quand elle rend visite à sa famille dans leur pays d’origine. » Ainsi, les familles peuvent décider d’exciser la jeune fille et ce, à l’insu des parents restés en France. L’excision reste aujourd’hui surtout pratiquée en Afrique, au Moyen–Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés d’Asie. Elle a des conséquences dramatiques, aussi bien sur le plan psychologique que physique.

Peu d’excisions pratiqués sur le territoire français

« En France, la situation a été très préoccupante de 1980 à 2000. On dénombrait de nombreuses excisions parmi les jeunes filles d’origine Malienne ou Sénégalaise. » Selon elle, la situation a commencé à s’améliorer dans les années 2000, avec des campagnes de prévention et d’information, la répression de cette pratique et la médiatisation de la chirurgie réparatrice. Peu à peu, la parole se libère et la pratique recule. « Aujourd’hui, il y a très peu d’excisions faites sur le territoire français mais il reste encore beaucoup de jeunes femmes excisées lors d’un retour au pays où la pratique se perpétue », explique la sociologue.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recensait en 2014 plus de 125 millions de victimes d’excision, pratiquée dans 29 pays d’Afrique, d’Asie et du Proche-Orient. Selon l’Unicef, 30 millions de jeunes filles risquent d’en être victimes au cours des dix prochaines années.

La Rédaction.