Malgré sa convocation mi-mars pour une mise en examen dans l’affaire des emplois fictifs, le candidat à l’élection présidentielle François Fillon ira jusqu’au bout et souhaite relancer sa campagne.
François Fillon reste candidat, coûte que coûte. « Je ne céderai pas, je ne me retirerai pas », a-t-il asséné lors de la conférence de presse organisée dans son QG ce mercredi. Dès le début de sa déclaration, vers midi-trente, celui-ci a confirmé sa convocation par les juges d’instruction aux fins de mise en examen le 15 mars. « Je me rendrai à la convocation des juges », a-t-il indiqué.
Cerné par la justice, François Fillon tente de rester dans la course. Il s’est montré déterminé, entouré par plusieurs figures de la droite dont Nathalie Kosciusco-Morizet, François Baroin, Bruno Retailleau, Eric Woerth et Valérie Pécresse. La droite souhaite donc montrer qu’elle fait bloc autour de son candidat.
Baroin, Pecresse, Retailleau, Chatel, Woerth… au côté de Fillon pic.twitter.com/DTo0Ks8pWs
— Olivier Beaumont (@olivierbeaumont) 1 mars 2017
François Fillon a également rencontré Alain Juppé dans la matinée, un signe de plus pour appuyer le fait que le candidat n’est pas isolé et qu’il œuvre au rassemblement. Cependant, suite à cette conférence de presse, Bruno Le Maire a annoncé qu’il abandonnait la campagne aux côtés du candidat LR.
La justice en ligne de mire
Pour sa défense, le candidat de la droite et du centre, entre autres soupçonné d’avoir employé fictivement sa femme Pénélope Fillon, a mis en doute l’indépendance de la Justice, François Fillon adopte la même stratégie que Marine Le Pen, elle aussi déstabilisée par une affaire d’emplois fictifs. « Ce n’est pas moi seulement qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle », a fustigé François Fillon. Le candidat joue ici un jeu dangereux en utilisant des arguments proches de ceux habituellement dégainés par le FN.
Un risque de chuter dans les sondages
D’après le dernier sondage d’Opinionway, publié mardi, François Fillon arriverait en troisième position au premier tour avec 21% d’intentions de vote, derrière le candidat d’En Marche! Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (26%). Il n’accèderait donc pas au second tour alors qu’il remportait il y a quelques mois la primaire de la droite et du centre avec 66% des voix et faisait partie des favoris pour la présidentielle.
#presitrack 01/03 > MLP 25% | EM 24% | FF 21% | BH 16% | JLM 11% @LesEchos @ORPI_France @radioclassique https://t.co/1FZfothwAI
— OpinionWay (@opinionway) March 1, 2017
Le candidat, qui a mis son honnêteté en avant pendant la primaire, est aujourd’hui pris dans ses contradictions. « Qui imagine le Général De Gaulle mis en examen ? », demandait François Fillon, en août 2016, lors d’un discours à Sablé-sur-Sarthe. Son but : railler son rival Nicolas Sarkozy, mis en examen dans plusieurs affaires. Depuis que des soupçons pèsent sur lui, ces déclarations reviennent comme un boomerang sur le candidat.
Aujourd’hui, sa décision de continuer la campagne jusqu’au bout dénote. Là aussi, le candidat est rattrappé par ce qu’il avait déclaré sur le plateau de TF1 le 26 janvier « Il n’y a qu’une seule chose qui m’empêcherait d’être candidat, c’est si mon honneur était atteint, si j’étais mis en examen. »