Depuis onze jours, deux professeurs de Givors (69) ont entamé une grève de la faim. Cette technique de contestation de plus en plus présente en France ces dernières semaines n’est pas sans danger pour la santé.
Pour contester leurs conditions de travail et pour que leur établissement soit classé en Rep+, deux professeurs de collège à Givors (69) ont entrepris une grève de la faim. Ils comptent la poursuivre pendant les vacances scolaires tout en buvant de l’eau et des bouillons pour garder leurs corps hydratés.
Souvent individuelles, parfois collectives, les grèves de la faim ont pour objectif de faire bouger les lignes, dénoncer une injustice, protester. Les actions ont souvent une portée politique. Elles ne peuvent avoir un réel impact qu’à partir du moment où elles sont médiatisées et portées à la connaissance du public pour être soutenues.
Historiquement, la grève de la faim prend sa source sous l’empire romain. Ghandi et les suffragettes en Angleterre populariseront cet acte de rébellion au début du XXe siècle. Ces dernières souhaitaient obtenir le droit de vote des femmes. Emprisonnées, on les nourrissait de force.
Un acte parfois mortel
Stéphane Ravacley, boulanger de Besançon, avait lui aussi entrepris une grève de la faim pour contester l’expulsion de son apprenti guinéen. Un acte non sans risque puisqu’il avait été conduit le 12 janvier à l’hôpital après un malaise.
Les grèves de la faim peuvent être limitées dans le temps. Mais pour avoir plus d’influence sur l’opinion publique, la grève est souvent déclarée comme « illimitée ». Dans ce cas, les risques liées à ce que l’on appelle aussi le jeûne contestataire vont parfois jusqu’à la mort.
C’est le cas de l’avocate turque Ebru Timtik décédé après 238 jours de grève de la faim. Elle protestait contre les accusations faites à son encontre d’appartenir à une organisation terroriste.
Faouzia Zebdi-Ghorab, auteur du livre Le jeûne protestataire en islam : Martyre ou damnation écrit que cette acte extrême « est parfois incompris ou jugé un peu à la hâte comme n’étant pas un véritable moyen de lutte, mais plutôt comme un acte suicidaire. »
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Manon Modicom