La fin d’un long combat pour la sauvegarde d’Ascoval

L’aciérie Ascoval à Saint-Saulve va être reprise par British Steel le 15 mai prochain. Après quatre années de rebondissements, retour sur les dates clés de l’usine.

L’annonce est tombée jeudi soir : le tribunal de grande instance de Strasbourg confie la reprise de l’aciérie Ascoval à British Steel. L’usine attendait un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février d’Asco Industries.

La prise d’effet de cette cession a été fixée au « 15 mai 2019 à minuit ». À cette date, Ascoval sera renommé « British Steel Saint-Saulve ». De fait, l’ensemble des 270 salariés d’Ascoval sont repris dans le cadre de cette acquisition, l’objectif étant que l’aciérie atteigne sa capacité maximale de production. Après plusieurs années de rebondissements, Ascoval peut désormais aller de l’avant.

Ascoval en quatre dates :

  • En 2015, le premier plan de restructuration est annoncé par Vallourec, à l’époque propriétaire de l’aciérie. Le fabricant est alors confronté à une chute de ses marchés dans le secteur pétrole et gaz. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, assure devant les salariés de l’usine de Saint-Saulve qu’ « il n’y aura aucune fermeture de site et aucun départ contraint ».
  • Un an plus tard, le groupe Ascométal devient actionnaire de l’usine à hauteur de 60 %, donnant naissance à Ascoval. Mais en novembre, Ascométal est placé en redressement judiciaire.
  • En octobre 2018, le cabinet indépendant de conseil Roland Berger juge une offre déposée par la société Altifort « crédible », mais à consolider. Le 10 décembre, le gouvernement et Altifort disent avoir trouvé un accord sur un plan de financement « solide ». Mais fin février, Altifort retire son offre, faute de financement.
  • Le 27 mars 2019, le tribunal de grande instance de Strasbourg donne un mois à Ascoval pour la recherche d’un repreneur. Sur les trois offres de reprise encore en lice, celle du sidérurgiste British Steel fait figure de favori. Le 2 mai, le tribunal annonce la cession d’Ascoval à la société Olympus Steel Ltd, maison mère de British Steel, à compter du « 15 mai 2019 à minuit ».

L’acquisition d’Ascoval va permettre à British Steel d’asseoir un peu plus son statut de sidérurgiste européen. Elle confirme aussi l’intérêt des Britanniques pour une industrie métallurgique française quelque peu délaissée. Elle intervient au moment où le groupe GFG Alliance, du magnat indo-britannique Sanjeev Gupta, a mis la main sur une immense fonderie d’aluminium à Dunkerque, en promettant de « réindustrialiser la France », ainsi que sur deux équipementiers automobiles de Vienne, Saint-Jean Industries Alu et Fonderies du Poitou.

Julie Petitfrère (via l’AFP)