Jeudi, plusieurs milliers d’étudiants ont manifesté en Grèce, contre le projet de loi d’instauration de la présence policière dans les universités. En plein confinement, les rassemblements publics avaient été interdits par les forces de l’ordre.
Près de 4000 étudiants ont manifesté dans le calme à Athènes ce jeudi. Ils étaient également 1 500 à Thessalonique, deuxième ville du pays, selon une source policière. Deux jours plus tôt, les autorités avaient pourtant interdit les rassemblements de plus de 100 personnes, dans le cadre du confinement, qui dure depuis début novembre.
Ils s’opposent au projet de loi visant à instaurer des patrouilles policières dans les universités. Controversé, ce dernier vise à empêcher les violences dans les établissements d’enseignement supérieur. Pour ses opposants cependant, le projet de loi supprime le statut d’autogestion des universités, qui soumet l’intervention de la police à une demande du rectorat. Certains syndicats de police ont également appelé le gouvernement à dissocier les patrouilles universitaires et la police.
Une relation conflictuelle
La question de la présence policière dans les universités est très délicat en Grèce, depuis 1973 et la répression sanglante d’un mouvement étudiant de l’Ecole Polytechnique d’Athènes par la police et l’armée. Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a désigné la sécurité comme sa “priorité”, et a déjà augmenté les effectifs des forces de l’ordre. Cette politique a été critiquée par l’opposition et les médias, qui dénoncent également l’utilisation du prétexte de la pandémie pour interdire les rassemblements publics.
Les étudiants réclament également la réouverture des universités, fermées depuis plusieurs mois. La police a critiqué le manque de port du masque dans ces manifestations, pourtant majoritaire selon l’AFP, et le non-respect des gestes barrières.